(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, l’audience concernant les mines de Loulo-Gounkoto, gérées par Barrick Mining, a été reportée au 2 juin 2025. Le tribunal de commerce malien a décidé de renvoyer pour la deuxième fois cette audience, qui vise à déterminer si Barrick Mining doit voir sa participation dans la mine d’or en administration provisoire.
Le 22 mai 2025, le président du tribunal a annoncé que la mine reprendrait ses activités. Le juge Mahamadou Tipou Keita a indiqué à Croissance Afrique que l’État malien avait demandé cet ajournement afin d’examiner la situation plus en détail.
Le gouvernement Malien selon d’autres sources a également demandé au tribunal de commerce de désigner un administrateur provisoire pour gérer la mine de Barrick, dont la gestion avait été suspendue en janvier en raison d’accusations de non-paiement d’impôts, que Barrick a fermement niées.
Cette situation délicate met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement malien et la multinationale Barrick, un acteur majeur dans l’industrie minière. Alors que le Mali tente de renforcer ses capacités de régulation et de renégocier les termes de ses contrats, il est devenu évident que l’audience renvoyée n’est qu’un aspect d’un tableau plus large.
Les enjeux économiques sont énormes, car la mine de Loulo-Gounkoto est considérée comme l’une des plus productives du pays, fournissant non seulement des emplois aux travailleurs locaux, mais également des revenus substantiels pour l’État.
La décision du tribunal pourrait potentiellement affecter la sécurité de l’emploi de milliers de personnes et avoir un impact significatif sur l’économie régionale. En parallèle, les autorités maliennes ont renégocié des accords avec d’autres multinationales minières, conformément à une nouvelle loi minière.
Barrick Mining, en revanche, est la seule entreprise à ne pas avoir accepté les nouvelles conditions imposées par le Mali, ce qui a conduit à l’arrestation de certains de ses employés, à la saisie de ses actifs et à la cessation de ses opérations.
Notons que ce conflit pourrait également avoir des répercussions sur l’image de la mine aux yeux des investisseurs étrangers, ce qui susciterait des inquiétudes quant à la stabilité politique et aux politiques économiques du pays.
Moussa KONÉ