(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la Loi de finances prévoit une réduction du déficit budgétaire, estimé à environ 581 milliards FCFA pour l’année 2025, soit une baisse de 14,92% par rapport aux prévisions de 2024.
Ainsi, cela témoigne de l’engagement du gouvernement malien à redresser la situation, malgré les défis persistants. Selon les prévisions du gouvernement malien, ce déficit devrait se stabiliser à 3,6% du PIB.
En 2024, le Mali a enregistré un déficit budgétaire de 740 millions de dollars, soit environ 428,33 milliards FCFA, à la fin de l’année, contre 386,29 milliards FCFA en 2023.
Ce chiffre provient du rapport d’exécution budgétaire publié par la Direction générale du Budget. Au cours de l’exercice, le pays a révisé son budget à deux reprises, en juillet et en septembre, en réponse à des défis économiques imprévus.
Bien que les recettes soient restées stables, les dépenses ont augmenté, passant de 5,3 milliards à 5,4 milliards de dollars, correspondant à une hausse des dépenses engagées de 3070,74 milliards FCFA à 3138,64 milliards FCFA, avec un taux d’exécution de 91,93%. Cette détérioration du solde budgétaire s’inscrit dans un contexte économique complexe, marqué par une crise sécuritaire et humanitaire persistante.
Le pays, qui fait face à des défis multiples liés à l’instabilité politique et à l’insécurité croissante, a vu ses infrastructures et ses services publics gravement affectés. Le Fonds monétaire international (FMI) souligne que ces difficultés ont été exacerbées par des restrictions financières, rendant la gestion budgétaire encore plus ardue.
Cette situation budgétaire précaire est d’autant plus préoccupante dans une région du Sahel où les besoins humanitaires s’accroissent et où la population malienne s’efforce de subsister face à des conditions de vie de plus en plus difficiles. En conséquence, des millions de citoyens vivent dans l’insécurité alimentaire et ont un accès limité aux soins de santé et à l’éducation.
Notons qu’en matière de croissance, la Banque mondiale anticipe une moyenne de 4,7% pour la période 2025-2026, soutenue principalement par l’exploitation de l’or, le démarrage imminent de la production de lithium, ainsi que par des secteurs comme l’agriculture et les télécommunications, qui présentent des potentiels inexploités.
Toutefois, les résultats de ces prévisions dépendront de la capacité du pays à surmonter ses problèmes de sécurité et à instaurer un climat d’investissement favorable qui soutiendra son développement économique.
Daouda Bakary KONÉ