(CROISSANCE AFRIQUE)-L’économie du Mali, déjà confrontée à une multitude de défis structurels, a récemment été soumise à de sévères épreuves dues à des chocs exogènes majeurs, tels que la guerre en Ukraine et le blocus maritime de la mer Rouge. Face à cette situation, le financement d’urgence de près de 120 millions USD accordé par le FMI vise à soutenir les mesures d’urgence du gouvernement pour pallier les besoins immédiats de la population et lutter contre l’insécurité alimentaire.
Ainsi, ces événements ont exacerbé les difficultés économiques du pays, en augmentant notamment les coûts d’importation essentiels et en restreignant l’accès au financement. Dans ce contexte, l’accord entre le Mali et le Fonds monétaire international (FMI) sur un financement d’urgence apparaît comme une bouée de sauvetage cruciale pour l’économie malienne.
Aissi, la guerre de la Russie en Ukraine et le blocus de la mer Rouge ont eu des répercussions immédiates sur les importations maliennes, essentiellement les denrées alimentaires, les engrais et les matériaux de construction. Ces coûts accrus ont mis à rude épreuve le budget de l’État malien, provoquant une augmentation du coût de la vie et aggravant l’insécurité alimentaire.
Malgré un contexte mondial difficile, l’économie malienne a affiché une croissance de 4,4 % en 2023, témoignant d’une certaine résilience aux chocs subis. Néanmoins, cette croissance reste fragilisée par plusieurs facteurs, tels que les préoccupations sécuritaires et les fréquentes coupures d’électricité. L’inflation a diminué, passant de 9,7 % en 2022 à 2,1 % en 2023, mais les prix des denrées alimentaires restent élevés, contribuant à l’augmentation de l’insécurité alimentaire.
Par ailleurs, les perspectives économiques du Mali pour 2024 sont marquées par l’incertitude, avec une prévision de croissance ralentie à 3,8 %. Les principaux risques pour l’économie malienne incluent les coupures d’électricité, l’insécurité, les risques de stabilité financière et les vulnérabilités climatiques. Dans ce contexte, l’aide financière du FMI est d’autant plus critique pour soutenir l’économie et adresser les besoins urgents.
Pour rappel, le rétablissement d’un approvisionnement électrique fiable et économiquement viable constitue une priorité absolue pour le gouvernement malien. Parallèlement, l’amélioration de la mobilisation des recettes et une gestion prudente du déficit budgétaire sont essentielles pour assurer la viabilité des finances publiques. Ces mesures, combinées à une réduction des dépenses non essentielles et à une amélioration de l’efficacité des entreprises publiques, devraient faciliter une reprise économique durable et inclusive.
Notons que l’accord entre le Mali et le FMI marque une étape décisive dans la lutte contre les effets dévastateurs des chocs exogènes sur l’économie malienne. En soutenant les efforts du gouvernement pour atténuer l’insécurité alimentaire et stabiliser l’économie, ce financement d’urgence ouvre la voie à une reprise économique durable. Toutefois, pour que le Mali réalise pleinement son potentiel de croissance à moyen terme, il reste essentiel d’adresser les défis structurels, de renforcer la gouvernance et d’améliorer le climat d’investissement.
Daouda Bakary KONE
Je ne savais pas que nous allions être à cours de ressource jusqu’ point de tendre la main aux institutions financières de l’occident qui n’ont jamais été propices à notre avancée vers une auto-suffisance en quoi que ce soit.