Au Mali, le Réseau des défenseurs des droits humains du Mali (RDDH), a organisé le samedi 14 août 2021 une conférence de presse à la maison de la presse. Elle était animée par Me Amadou Tiéoulé Diarra, président du réseau. L’Objectif était d’informer l’opinion nationale et internationale sur la situation des droits humains au Mali.
Au cours de cette rencontre traditionnelle avec la presse pour faire le point de la situation des droits humains au Mali, le conférencier Me Amadou Tiéoulé Diarra a tout d’abord rappelé le mode de régime actuel du pays. Il s’agit ici d’un régime d’exception depuis le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keita le 18 août 2020 par les militaires conduisant le Mali dans une Transition. Et ajouter que le Mali, pendant cette période, est régie par trois lignes directrices : la constitution de 1992, la charte de la Transition, et les conventions internationales. Le bilan fait par le réseau s’articule autour de 8 points notamment la gouvernance, les questions actuelles, la problématique de l’impunité, de la conférence sociale, de la question de la durée de la Transition.
Privation des libertés au Mali
Sur la question de la privation de liberté de l’ancien président de la Transition Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane, Me Amadou Tiéoulé Diarra souligne que cette situation s’analyse étant soit un régime « d’isolement » ou une forme de « détention ». Juriste de profession, le conférencier a par ailleurs dénoncé ces actes des autorités administratives du Mali qui, normalement devraient relever de la justice. A cet effet, il demande à ces mêmes autorités administratives d’ouvrir les portes des détenus à leur conseil. Ce droit d’être assisté par un conseil a été refusé par les autorités. Ce qui viole l’article 9 de la constitution de 1992 qui stipule en substance « le droit à la défense, y compris celui de se faire assister par l’avocat de son choix est garanti depuis l’enquête préliminaire », rappelle Me Diarra.
Qui des questions juridiques
Concernant l’Etat des questions juridiques au Mali, le conférencier a évoqué le cas des personnes présumées coupables de crimes ou de violations graves des droits de l’homme dans l’appareil d’Etat. En termes de corruption comme violation des droits, cette catégorie d’infraction est constituée par diverses formes. A ce niveau, Me Diarra fait allusion aux détournements de fonds publics par certains responsables, l’acquisition frauduleuse de titres de propriété sur des immeubles appartenant à l’Etat, des concessions d’exploitations minières frauduleusement accordées au bénéfice d’intérêts personnels etc. Quant aux questions judiciaires, il mentionne les cas comme l’affaire des bérets rouges, les 200 et quelques dossiers du nord devant le tribunal de grande instance de la commune III de Bamako…
Sur la gestion de la transition au Mali
Sur la question de la prolongation du délai de la Transition en cours au Mali, le président du Réseau des défendeurs des droits humains sans langue de bois, opte pour une prorogation. « Aujourd’hui le malien averti sait que l’organisation des élections est fondamentalement tributaire de la maitrise des questions sécuritaires. Tous les maliens et candidats présentiels ont en tête le drame de l’enlèvement du chef de parti Soumaïla Cissé. Pas loin d’un assassinat politique ! Les exigences de la communauté internationale sont justifiées à savoir qu’une Nation normale doit être engagée par des représentants légaux et légitimes. Mais les limites de ces exigences sont l’insécurité, l’incivisme et la parution de nouvelles formes du COVID-19 ailleurs où les communautés maliennes sont établies », justifie-t-il comme raisons de la prolongation du délai de la Transition. Et d’ajouter que l’organisation de la conférence sociale ou assises nationales est une nécessité qui va permettre soit de parfaire l’efficacité de la Transition ou de tempérer ses déviations.
IB KONE