Daouda Bakary KONE
Dans le 4e numéro de l’émission « Au cœur de l’économie » consacré aux Douanes maliennes avec comme thème “Les douanes maliennes face aux défis”, Sidiki Dembélé (accompagné de Niania Aliou Traoré), a eu à débattre avec Amadou Konaté (directeur des Recettes, de la Planification et des programmes de vérification des douanes), Modibo Mao Makalou (économiste) et Souleymane Baba Traoré (président de l’Association des transitaires du Mali) . Au cours de cette émission l’économiste Mao n’est pas allé avec le dos de la cuillère car selon lui « L’économie malienne ne se porte pas bien ». Lisez plutôt
A la question de savoir l’état de santé de l’économie malienne, Modibo Mao MaKalou dira que l’économie malienne, tout comme celle mondiale, ne se portent pas bien. Il expliquera que les pays d’Afrique connaissent des difficultés économiques. Et le Mali, en tant que pays enclavé, n’est pas en reste. “Avant l’embargo de la Cédéao sur le Mali, il était attendu 5 % de taux de croissance cette année 2020. Avec l’embargo, le Mali frôle 0 % de croissance”, a-t-il dit. Sur l’impact et l’effet de l’embargo, Modibo Macalou répondra que le Mali, dépendant du commerce extérieur, vit une situation difficile, terrible.
“Depuis 1960, le Mali a toujours eu un budget national déficitaire, c’est-à-dire, le Mali a plus de charges que de recettes. Pour 2020, 90 % des recettes proviennent des services des douanes et des impôts. A cause de l’embargo et la pandémie Covid-19 ces deux services sont en difficulté.
Économiste chevronné, Modibo Mao Makalou restait catégorique sur sa position, et cela, il explique que « Le secteur informel qui constitue 60 à 90 % de l’économie malienne se porte très mal, les industries se portent très mal, le secteur cotonnier se porte mal car les trois recettes d’exportations sont l’or, le coton et les animaux vivants », n a-t-il expliqué.
Avant de signaler que « Le Mali ne fait pas de transformation et importe beaucoup. Non seulement le budget du Mali est déficitaire, mais aussi il va y avoir des problèmes dans la chaine d’approvisionnement mondial. A cause de l’embargo, le Mali ne pourra ni vendre ni acheter à l’extérieur … L’embargo a un impact énorme sur l’économie malienne”, a-t-il signalé; Modibo Mao Makalou.
Amadou Konaté est le directeur des Recettes, de la Planification et des programmes de vérification des douanes, ce dernier a affirmé que la caisse de l’État est presque vide . “Avant la crise sécuritaire, les prévisions des recettes douanières étaient fixées à 713, 580 milliards Fcfa. Cela était dans une hypothèse du taux de PIB à 5 %. Avec l’avènement de la pandémie de la Covid-19, il a été supposé que l’économie malienne va se retrouver avec un taux de PIB de 0,9. Ce qui était trop optimiste à l’époque », a-t-il affirmé.
Pour lui, « Les prévisions ont été réduites à de 713,580 milliards F CFA à 567 milliards Fcfa. Et au moment où les douanes étaient en train de s’organiser pour face à ce niveau de prévision, la crise sociopolitique, accompagnée de l’embargo de la Cédéao, est arrivée. Pour dire que les caisses sont presque vides, de janvier à juillet 2020, les douanes étaient à une moyenne mensuelle de 47,4 milliards Fcfa. Avec les effets de l’embargo, les recettes douanières sont tombées aujourd’hui à 40,4 milliards Fcfa. C’est pour dire que la crise est là et les douanes la vivent au quotidien “, a-t-il dit.
Notons que le Nigéria à lui seul fait 70 % de la richesse de la Cédéao et la moitié de la population avec 200 millions d’habitants. Le Nigéria est la première économie de la Cédéao, le Ghana (2e), la Côte d’Ivoire (3e), le Sénégal (4e). Ces 4 pays font les 90 % de la richesse de la Cédéao. Les 11 autres pays de la Cédéao (dont le Mali) ont 10 % de la richesse de la Cédéao
Daouda Bakary KONE