(CROISSANCE AFRIQUE)- À Bamako, le partenariat stratégique de longue date, déjà bien établi, entre le Mali et la Russie franchit désormais une nouvelle étape significative, d’une importance capitale. En effet, Moscou projette de livrer chaque mois une quantité considérable de produits pétroliers, oscillant entre 160 000 et 200 000 tonnes, au Mali.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un futur accord ambitieux en cours de discussion, dont l’objectif majeur est de ‘’soutenir la résilience et la souveraineté économique du pays », renforçant ainsi son indépendance sur le plan énergétique et économique.
Cette annonce, qui revêt une importance stratégique pour les deux nations, a été faite à l’issue d’une audience officielle et solennelle accordée le 24 octobre, à Bamako,la capitale palpitante du Mali, par le président de la transition, le général Assimi Goïta, à une délégation russe de haut niveau, et est relatée dans une note gouvernementale publiée le jour même, soulignant l’urgence et la pertinence de ces discussions.
La délégation russe, composée de hauts responsables, a réaffirmé avec force la volonté indéfectible de Moscou de renforcer les liens de coopération économique avec Bamako. Ils ont souligné que, durant cette audience productive, les échanges ont principalement et intensément porté sur la mise en place d’un dispositif logistique et commercial durable.
Un tel dispositif serait essentiel non seulement pour la distribution régulière de produits pétroliers, mais aussi pour inclure des ressources cruciales comme les engrais et le blé, essentiels pour la sécurité alimentaire et le développement agricole du Mali et de la région plus vaste. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat élargi et ambitieux qui vise à intégrer davantage le continent africain dans un réseau de coopération économique et logistique mené par la Russie.
Cette nouvelle dynamique illustre la profondeur du partenariat entre le Mali et la Russie, qui, au fil du temps, s’est considérablement élargi, dépassant largement le champ militaire initial pour toucher désormais des secteurs vitaux pour l’économie malienne. Ainsi, l’énergie, l’agriculture et l’industrie minière sont à présent des piliers centraux de cette coopération croissante.
Pour Bamako, la sécurisation d’un approvisionnement stable en hydrocarbures ne se limite pas simplement à des considérations économiques ; elle représente un levier d’une importance capitale pour stabiliser les prix à la pompe, ce qui a une incidence directe sur le coût de la vie des citoyens, assurer la continuité des activités industrielles cruciales pour le développement du pays, et réduire de manière significative la dépendance vis-à-vis des circuits traditionnels d’importation qui ont souvent montré leurs limites.
Notons qu’avec une certaine inquiétude que le Mali est en proie depuis plusieurs semaines à une grave pénurie de carburant dans les stations-services à travers tout le pays. Cette situation critique est la conséquence directe d’un blocus rigoureux imposé sur les camions-citernes, mené par le JNIM, un groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Cette organisation, ces derniers temps, n’hésite pas à recourir à des attaques ciblées contre les convois de carburant, agissant comme un obstacle majeur au réapprovisionnement du pays et aggravant la situation déjà tendue sur le plan énergétique.
Mariam KONE

