(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, plusieurs dizaines de milliers de manuscrits anciens de Tombouctou ont été évacués à Bamako de 2014 à 2022,. Ces documents étaient menacés par la crise de 2012 dont la ville de Tombouctou était occupée par des groupes armés terroristes.
C’est dans ce souci que l’ONG SAVAMA-DCI (Sauvegarde et valorisation des manuscrits pour la défense de la culture islamique) et son principal partenaire Hill Museum et Manuscrits library (HMML) avaient procédé à leur numérisation. C’est au cours d’une conférence de presse le jeudi 25 août 2022 au mémorial Modibo Keita que le bilan a été présenté au public. C’était en présence de Mamadou Cissé, représentant du ministre de l’artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, Dr Abdel Kader Haïdara, président exécutif de SAVAMA-DCI et Dr Columba Stewart, directeur exécutif de Hill Museum et Manuscrits Library.
Au Mali, au total 309 015 manuscrits anciens ont été numérisés dans 161 bibliothèques de Bamako, Tombouctou et Djenné. Cependant, au total 4 345 438 d’images ont été numérisées dans les mêmes lieux. Après leur numérisation plusieurs ont été déjà mis en ligne. Ainsi 14 930 manuscrits sont déjà en ligne à la date du 19 août 2022. Plus de manuscrits ajoutés chaque semaine par l’équipe de catalogage, expliquent les acteurs du projet. Le coût total de l’exécution de ce projet s’élève à hauteur de 1 872 311 de dollars soit 1 226 500 000 F CFA.
Selon Mamadou Cissé, représentant du ministre de l’artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, ce projet de dématérialisation vise à contribuer à la sauvegarde et à la conservation de cette mémoire ainsi que sa préservation, dans l’avenir, contre d’éventuels dangers liés à des crises. « La conservation numérique est une alternative au problème d’insécurité auquel les manuscrits sont exposés », souligne-t-il. La crise de 2012 a détruit des manuscrits dont certains sont inédits et d’autres, des copies uniques, ajoute-t-il. « Si les documents détruits avaient été numérisés et stockés sur des serveurs quelque part hors de Tombouctou, nous aurions au moins une copie (numérique) aujourd’hui », précise-t-il.
Au cours de cette reconcentre, Dr Abdel Kader Haïdara, président exécutif de SAVAMA-DCI a évoqué quelques difficultés rencontrées dont certaines sont généralement liées à l’état de certains documents. Pour lui, les manuscrits anciens sont une partie la plus fragile du patrimoine du Mali. Il ajoute que la numérisation permet un accès facile aux manuscrits.
Ibréhima Koné