Au Mali, la situation que vit actuellement les détenus de la maison centrale d’arrêt de Bamako dépasse les limites du tolérable humaine. Des prisonniers non encore jugés (donc présumés innocents) sont entassés dans les cellules pire que des animaux.
Ils sont pour la plupart en entente de jugement. La prison centrale de Bamako au lieu de devenir un centre de Redressement social et de Rééducation est devenu un couloir de la mort par l’effectif sans cesse croissant des détenus. Et cela n’indigne personne ni autorités judiciaires, ni politiques ni des droits de l’homme ! Aucune condition humaine n’y est respectée à cause du surnombre dans les cellules.
La cellule la plus enviée (1er Cabinet) est prévue pour 20 détendus, actuellement, ils y vont sont 99 détenus. Les pensionnaires dorment debout et sont exposés à la pluie. Le grand hangar fait pour leur respiration est devenu un dortoir pour le surplus abandonné aux intempéries : la pluie, la chaleur par période et le froid intense les jours de baisse drastique de température.
Là-bas, c’est le paradis en comparaison aux autres cellules. Dans les cellules du 7/8 ou 9/10 ou au 2ème, 3ème, 4ème ou 5ème cabinet, c’est trop lamentable. Si vous y passer devant un seul jour, vous n’allez pas envie de manger toute la journée par remord tellement, les gens sont superposés à même le sol.
Tout le monde est torse nu. La chaleur humaine est suffocante, l’hygiène est un rêve et le sommeil est une rotation par prisonnier. Pourtant, c’est des cellules où les prisonniers ne sont pas d’abord jugés donc innocents pour la plupart. Comment l’humanité peut être si cruelle pour son prochain.
Il n’y a pas que des coupables et fautifs dans la prison, retenez-le.Nous voulons par ce témoignage, alerter les plus hautes autorités du pays, les autorités judiciaires et les organisations de défense des droits de l’homme à agir pour désengorger la MCA. Les prisonniers sont aussi des humains et ont des droits.
C’est aussi une violation flagrante de la loi, ces conditions et traitements inhumains réservés au prisonniers non pas par la faute des surveillants de prisons mais par la faute des autorités actuelles notamment celles judiciaires, politiques et des droits de l’homme.
SOUMEYLOU BOUBEYE Maiga, Adama Sangaré et autres anciens grands décideurs qui y ont séjourné savaient-ils qu’ils seraient arraché à leur luxe pour venir vivre ce couloir de la mort ? Et bien la vie réserve des surprises et nul n’est à l’abri. Il faut simplement remercier le bon Dieu si ça ne t’arrivait pas.
Construite pour 400 personnes, la. MCA héberge à ce jour près de 3.000 prisonniers dont 500 seulement sont condamnés et le reste 2.500 sont des présumés innocents. Ils attendent un jugement. Ils sont nombreux ceux qui n’ont jamais vu une seconde fois un juge depuis des années.
Dehors ici, nous avons l’impression que ce sont seulement les voleurs et malfrats qui y sont mais dans la réalité, il y’a trop d’innocents dans les prisonniers maliennes mais qui ne seront jamais peut être jugés avant leur mort là-bas. La petite infirmerie interne évacue au quotidien des cadavres de prisonniers morts pour manque d’air et soins appropriés.
Ils sont souvent enterrés comme des chiens par les voiries de Bamako. Pourtant, nous sommes tous, de potentiels pensionnaires de Bamako-coura car la vie de chacun peut basculer à tout moment par le coup du destin. Ancien détenu, je sais de quoi je parle. L’état doit agir et vite.
Seydou Oumar Journaliste Radio Baoulé