(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le président de la Transition au Mali, le général Assimi Goïta, a révélé lors de son discours pour le 64ᵉ anniversaire de l’Armée malienne, que le pays mettra en place une industrie militaire nationale dès 2025. Pourquoi cette décision ?
« En 2025, nous perfectionnons le processus d’équipement de nos Forces armées et de sécurité grâce à l’établissement d’une industrie militaire. Nous sommes en train de travailler à l’ouverture d’usines d’armements, qui comprendront des unités d’assemblage pour des armes individuelles et collectives, des ateliers de montage pour des véhicules tactiques légers, ainsi que des installations pour la fabrication de munitions et d’explosifs destinés à un usage civil », a-t-il annoncé.
Cette vision ambitieuse s’inscrit non seulement dans un cadre de renforcement de la souveraineté nationale, mais également dans un contexte où la sécurité régionale demeure précaire. Le Mali, face à l’augmentation des menaces terroristes et des conflits armés dans la région du Sahel, cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations d’équipements militaires étrangers.
En développant une industrie locale, le pays espère non seulement créer des emplois, mais également stimuler la recherche et l’innovation dans le secteur de la défense, favorisant ainsi une main-d’œuvre qualifiée capable de répondre aux besoins sécuritaires de la nation.
Le général Goïta a aussi évoqué l’importance de la sécurité intérieure et des enjeux géopolitiques qui pèsent sur le pays, affirmant que cette démarche vise à garantir une plus grande autonomie stratégique face aux menaces croissantes. En s’engageant à produire localement, le Mali espère établir des partenariats régionaux, collaborant avec d’autres nations du Sahel pour élaborer des solutions collectives à des défis communs tels que le terrorisme et le crime organisé.
Le développement de cette industrie militaire pourrait également servir de catalyseur pour une coopération régionale accrue, positionnant le Mali comme un acteur essentiel dans la stabilisation de la région.
Au-delà des infrastructures physiques, le gouvernement prévoit des programmes de formation pour développer les compétences techniques des jeunes, leur offrant ainsi des perspectives d’avenir dans un domaine crucial pour la sécurité du pays.
Aussi, ces initiatives de formation viseront également à encourager l’émergence d’un secteur civil capable de collaborer avec l’armée, participant ainsi à une dynamique de développement durable.
En investissant dans l’éducation et la formation, le Mali espère non seulement renforcer sa capacité de défense, mais aussi transformer la perception de la jeunesse face aux défis de la sécurité, en leur donnant un rôle actif dans le façonnement d’une paix durable sur le long terme.
Mariam KONÉ
