Mali: pourquoi la suspension des partis politiques est une décision salutaire?

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(CROISSANCE AFRIQUE)-À l’heure où le Mali mène une bataille décisive pour sa souveraineté et sa stabilité, la suspension des partis politiques apparaît comme une mesure nécessaire pour barrer la route aux manœuvres de déstabilisation. 

Entre tentatives de sabotage interne et complicités externes, une certaine classe politique malienne s’illustre par son refus d’accompagner les réformes historiques engagées par la Transition. Le moment est venu de choisir entre le chaos des intérêts partisans et l’unité nationale.

Il fallait du courage. Le gouvernement de la transition en a eu. En suspendant les activités des partis politiques sur l’ensemble du territoire national, le mercredi 7 mai 2025, Bamako a pris ses responsabilités devant l’histoire. Car le danger était réel, la menace palpable. À l’heure où le Mali joue son destin dans la guerre contre le terrorisme, dans le rétablissement de sa souveraineté sur toute l’étendue de son territoire et dans l’affirmation d’une diplomatie de rupture avec l’ancien ordre néocolonial, une partie de la classe politique s’est crue autorisée à rejouer les vieux scénarios de la manipulation, du chaos et du désordre.

Pourquoi les partis politiques s’agitent-ils autant ? 

Depuis plusieurs semaines, les actions de provocation se multipliaient. Au lieu d’accompagner les efforts de refondation, certains leaders politiques, aveuglés par la peur de perdre leurs privilèges, n’ont rien trouvé de mieux que d’attiser les tensions, d’appeler à des mobilisations qui ne visaient qu’à fragiliser l’État. Pire encore, certains sont allés jusqu’à chercher le soutien d’intérêts étrangers, comme ce déplacement clandestin de responsables politiques maliens en Algérie, en pleine crise diplomatique entre Bamako et Alger.

Une posture irresponsable et dangereuse, au moment même où le président de la Transition, le général Assimi Goïta, porte à bout de bras l’ambition d’un Mali souverain, uni et maître de son destin. La refondation est en marche : nouvelle Constitution adoptée par référendum, reconquête militaire de Kidal, réforme du code minier, généralisation des œuvres sociales dans tous les secteurs stratégiques – santé, eau, énergie, éducation – et consolidation de l’alliance des États du sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Niger.

Dans ces deux pays frères, les partis politiques ont compris l’enjeu historique. Ils ont suspendu leurs ambitions partisanes pour donner toutes les chances de succès aux transitions. Pourquoi pas au Mali ? La réponse est simple : parce que certains de ces partis, discrédités par des décennies de compromissions, tentent désespérément de sauver ce qui peut l’être de leur ancien système de rente et d’impunité.

Une décision salutaire de la justice 

La peur du changement s’est d’autant plus installée chez eux qu’un audit des financements publics des partis et du chef de file de l’opposition a été lancé. La justice, elle aussi, commence à leur demander des comptes. Résultat : ils tentent de manipuler l’opinion, surfant sur les frustrations sociales, attisant la haine sur les réseaux sociaux, incitant à la division, comme en témoigne la tentative avortée d’organiser un meeting le 9 mai pour semer la discorde dans la capitale, après les mobilisations échouées du 3 et du 4 mai dernier.

Face à cette dérive, la justice malienne a réagi avec fermeté. Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako a averti : aucun trouble à l’ordre public, aucun appel à la haine, aucun acte de sabotage ne sera toléré. Le gouvernement, sur rapport du ministre de l’Administration territoriale, a décidé la suspension immédiate des activités des partis politiques. Une décision forte, courageuse et salutaire.

Il ne s’agit pas d’interdire l’opposition, encore moins d’en finir avec le pluralisme. Il s’agit de mettre fin à des pratiques destructrices dans une période où le Mali a besoin de cohésion, de discipline et de responsabilité. Les transitions ne peuvent réussir si elles sont constamment sabotées par des manœuvres politiciennes sans lendemain.

La refondation ne se fera pas avec ceux qui veulent faire tourner le pays en rond

Que les partis politiques, au lieu de crier à la dictature, se regardent dans le miroir : que proposent-ils pour la sécurité du pays ? Que proposent-ils pour l’emploi des jeunes ? Que proposent-ils pour la souveraineté économique et énergétique du Mali ? Rien, si ce n’est leur nostalgie d’un système déchu.

Le peuple malien est lucide. Il a vu les fruits de la transition : des réformes courageuses, une armée qui reprend du terrain, une diplomatie qui s’affirme, des œuvres sociales qui changent la vie des populations les plus vulnérables, l’or qui brille pour les Maliens, un Mali respecté à l’échelle mondiale. Le chemin est encore long, semé d’embûches. Mais une chose est certaine, la refondation ne se fera pas avec ceux qui veulent faire tourner le pays en rond.

Suspension aujourd’hui, refondation demain. Le Mali mérite mieux qu’un retour aux vieilles querelles politiciennes. Le Mali mérite l’unité, le courage et l’audace de ceux qui pensent avant tout à l’intérêt supérieur de la Nation.

A.D

croissanceafrik
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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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