Si pour beaucoup, les réseaux sociaux sont un lieu de distraction, d’information, de communication et d’interaction, pour d’autres c’est plutôt une mine d’or qu’il fallait s’en saisir. Un adage ne dit-il pas :« Qui ne tente rien n’a rein » ou encore la chance sourit aux audacieux. Avec l’avènement des nouvelles technologies, l’on ne pouvait s’attendre que certains saisissent cette occasion pour des fins pécuniaires. Et tout cas, tout porte à croire qu’au Mali cela semble bien être fonctionner pour de nombreux jeunes diplômés.
De la vente en ligne de nourritures, des chaussures ou vêtements prêt-à-porter, produits cosmétiques ou encore matériels ou accessoires électroniques, voici entre autres des activités génératrices de revenus pour pour de nombreux jeunes chômeurs maliens.
Avec un faible taux de recrutement dans la fonction publique ou du secteur privé, nombreux sont les jeunes diplômés maliens qui ont décidé de tenter leur chance dans cette nouvelle aventure dénommée boutique virtuelle. Déjà avec des premiers cas de succès de start-up comme Teliman ou City-Messenger, toutes deux évoluant dans la distribution de courrier ou transport urbain, l’inspiration était toute trouver pour de nombreux jeunes chômeurs d’emprunter cette voie.
En effet, le succès de ces derniers cités ci-dessus sera suivi par d’autres dont Ousmane Diallo et deux de ses camarades tous sortants de la faculté du droit public ( FDPU) qui ont décidé de se lancer dans la distribution de pizzas préparées par un restaurant de la place. Selon M. Diallo, il publie les photos des pizzas sur les réseaux sociaux avec les contacts et ce sont les clients qui paient les frais de livraison et le surplus ajouté qui varient entre 500 à 1000 FCFA. «Depuis que j’ai su que mon diplôme n’est pris en compte dans la fonction publique, je me suis dis qu’il faut que je me grouille. Et c’est là que m’est venue l’idée de faire l’intermédiaire entre les grands restaurants et les clients qui veulent se faire livrer. J’ai d’abord tenter l’expérience avec restaurant Fast Grille à Kalaban Coura, et c’est le gérant même qui m’envoyait les photos. Au début, je faisais deux ou trois livraisons par jour. Mais au fil dut temps je ne pouvais le faire tout seul en raison du nombre de commande et les exigences de certains clients. Et c’est là que j’ai demandé à deux de mes anciens camarades de l’université de s’associer à moi» a révélé M.Diallo.
D’autres comme Aly Sissoko qui vit à Yirimadjo en commune VI du district de Bamako et sortant de la promotion 2013 de la faculté des lettres, langues et sciences du langage ( FLSL) dans la filière science de l’éducation, il a transformé sa page Facebbook en boutique de vente de prêt-à-porter de robes pour femmes. Aux dires de ce dernier, il amène quelques échantillons de robes de la boutique d’un de ses oncles qu’il publiera sur sa page. « J’ai constaté que certaines femmes n’ont pas le temps d’aller au marché. Et ma méthode permet d’économiser le temps à ces dernières. Certes certaines d’entre elles ont souvent un embarra de choix, mais ce sont des choses qui arrivent généralement avec les femmes» dira Aly Sissoko.
Ce nouveau type de commerce semble aussi profiter aux boutiquiers concernés. Car selon Alassane Bocoum gérant principal de la boutique Bocoum Négoce une boutique vente de parfums et d’habits prêt-à-porter pour femme aujourd’hui avec les réseaux sociaux, on y voit tout. « Il y’a très bonnes opportunités tout comme des arnaques et bien d’autres. La tâche convient aux utilisateurs eux même de savoir ceux qu’ils veulent. Aujourd’hui on vend tout sur Facebbook. Il y’a deux mois, on a aussi décidé de créer une page au nom de notre boutique afin de tenter notre chance avec les clients lointains du grand marché de Bamako. On a deux cousins qui sont chargés de la livraison. Et nous constatons que souvent il y’a des clients qui nous envoient des échantillons de marchandises qu’il veulent qu’on leur livre » nous a révélé M.Bocoum
Dans la capitale malienne tout comme dans certaines villes du pays, le phénomène de vente en ligne émerge. Quant à la livraison, elle est essentiellement assurée par les jeunes qui le font sur moto. Selon Mme Traoré Nabou Dieng promotrice de Maya SARL une entreprise agroalimentaire, la force de toute jeune entreprise évoluant dans la l’agro-alimentaire doit être dans l’instantané et cela n’est possible qu’avec les livraisons à domicile.« Chez nous à Maya SARL, nous avons d’abord commencé à aller au contact des clients. Certes la plupart de nos clients sont des femmes qui sont souvent prises par les occupations du foyers ou de leurs lieux de travail, nous avons mis en place un système de livraison à domicile. Et 60% des ventes de l’entreprise était dû à la vente en ligne. Avec nos deux agents commerciaux, nous avons compris que c’était une secteur très prolifique pour les jeunes entrepreneurs» dira-t-elle.
En dehors du réseau social facebook, whatsapp est lui aussi utilisé par de nombreux jeunes pour la vente en ligne. Et déjà au grand marché de Bamako, nombreux sont les boutiques qui ont décidé d’aller au contact des clients et cela en mettant en œuvre la livraison à domicile.
Déjà avec l’avènement des moto-taxis, de nombreux jeunes diplômés n’hésitent pas à aller proposer leurs services à des grandes boutiques comme livreurs. D’où la nécessité pour certains de créer leurs propres boutiques virtuelles.
Adama Traoré