(CROISSANCE AFRIQUE)-Madani Amadou Tall est né à Bamako, la capitale dynamique du Mali, le 23 février 1968. Issu d’une lignée prestigieuse, il est le descendant direct d’El Hajj Oumar Tall, le légendaire fondateur de l’empire toucouleur, un chef influent dans les luttes d’indépendance et de résistance au colonialisme en Afrique de l’Ouest.
Aujourd’hui, notre rédaction s’intéresse au parcours, à la vie et au silence d’un éminent financier dont son pays s’écroule sous une crise financière atypique. Pourquoi, ce silence coupable de l’économiste et expert financier Madany Tall ? Qu’est ce qu’il devient ? Est-il en bonne santé ? Voici son parcours académique, et professionnel. En attendant sa réaction.
En tant que fils d’Amadou Tall, l’un des pionniers de l’aviation en Afrique, Madani a grandi dans un environnement où l’innovation et la détermination étaient de mise. Ce bagage familial riche en histoire et en inspiration a sans doute façonné ses aspirations professionnelles.
Madani a poursuivi ses études avec rigueur, obtenant une licence en sciences politiques et en finance de marché. Sa quête de connaissance l’a ensuite conduit à la prestigieuse Paul H. Nitze School of Advanced International Studies (SAIS) de l’université Johns Hopkins, où il a obtenu un master. Il a profité de cette expérience académique pour peaufiner sa compréhension des enjeux macroéconomiques et des dynamiques financières à l’échelle mondiale, des compétences qu’il mettra à profit tout au long de sa carrière.
Sur un plan personnel, Madani Tall est marié et père de trois garçons, ce qui témoigne de son engagement tout aussi fort envers sa famille. Cet équilibre entre sa vie professionnelle exigeante et sa vie personnelle est un aspect essentiel de son identité, illustrant ses valeurs de responsabilité et de dévouement tant sur le plan familial que professionnel.
En tant que cheville ouvrière des projets majeurs du Président Amadou Toumani Touré, Madani Tall a été un acteur central dans l’élaboration et l’analyse des politiques macroéconomiques entre 2002 et 2012. À ce poste, il a non seulement été en charge de concevoir des stratégies financières novatrices, mais il a également su rassembler des équipes de travail multidisciplinaires pour aborder les défis économiques complexes du pays.
Son rôle a été d’une importance capitale dans le développement d’alternatives de financement robustes pour l’économie malienne, garantissant que la croissance ne soit pas uniquement basée sur des financements traditionnels.
Madani Tall a contribué significativement aux négociations cruciales telles que l’interconnexion SOTELMA-ORANGE, qui visait à améliorer l’accès aux services de télécommunications pour des millions de Maliens, facilitant ainsi la communication et stimulant l’entrepreneuriat local.
De plus, les pourparlers avec SAUR-EDM SA ont permis de renforcer les infrastructures d’approvisionnement en eau, ce qui est vital pour la santé publique et le développement durable. Parallèlement, il a supervisé l’élaboration et le renforcement du partenariat public-privé entre l’État et Ips, une initiative qui a permis d’attirer des investissements étrangers tout en garantissant que les bénéfices pour la société malienne soient au premier plan.
Entre autres réalisations marquantes, il a joué un rôle fondamental dans les négociations des lignes de crédit Team 9, s’élevant à 200 millions USD, ainsi que dans celles de la ligne de crédit indienne pour l’interconnexion électrique Mali-Côte d’Ivoire, d’un montant de 144 millions USD.
Aussi, ces projets étaient cruciaux pour renforcer la résilience énergétique du Mali, stimulant ainsi les capacités de production et d’exportation d’énergie dans la région. En outre, il a conçu le Compact du Millenium Challenge Account, d’une valeur de 480 millions USD, qui a été un pilier du développement économique axé sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration des opportunités pour les Maliens.
Sans négliger l’importance de la gouvernance dans le développement économique, Madani Tall a également co-conçu les Indicateurs et Critères d’évaluation de la gouvernance du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) du NEPAD, un projet ambitieux visant à promouvoir la transparence et l’efficacité au sein des gouvernements africains.
Son engagement à fournir des échelles d’évaluation rigoureuses a contribué à faire avancer le dialogue sur la bonne gouvernance et a permis de renforcer la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants, un élément essentiel pour favoriser un véritable développement durable.
En 2000, il a intégré le Département des Mines, dans le cadre d’un service conjoint de la Banque mondiale et de la Société financière internationale. Au sein de cette institution, il a apporté un éclairage essentiel sur les dynamiques complexes des industries extractives à l’échelle mondiale.
Ses travaux quantitatifs ont porté sur l’établissement de bases de données exhaustives et l’analyse minutieuse des performances des industries extractives dans 197 pays sur une période impressionnante de 30 ans. Cette modélisation ne se limite pas à des chiffres, elle incarne une démarche ambitieuse et méthodique qui vise à comprendre les impacts socio-économiques et environnementaux de l’exploitation des ressources naturelles.
Les résultats de ses recherches ont permis de mettre en lumière les tendances émergentes et les défis persistants auxquels sont confrontées ces industries, ce qui s’est révélé crucial pour la formulation de politiques éclairées. En effet, cette modélisation reste la pierre angulaire des séries de publications utilisées par le département des Mines de la Banque mondiale.
Par ailleurs , elles servent à partager leur expérience avec les décideurs politiques, l’industrie minière, et les organisations du secteur, facilitant ainsi un dialogue constructif sur les questions complexes liées aux défis du développement durable des industries extractives.
Ainsi, grâce à son travail, Madani Amadou Tall contribue non seulement à la compréhension des enjeux miniers contemporains, mais également à la promotion de pratiques durables et responsables dans le secteur des ressources naturelles, essentielles à l’amélioration des conditions de vie dans les pays concernés.
Daouda Bakary KONE
