(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les autorités et Barrick Gold, une entreprise au cœur d’une controverse significative, s’apprêtent à entamer un nouveau cycle de négociations ce mardi, 28 janvier 2025 à Bamako. L’objectif de ces discussions est de résoudre un différend croissant lié à l’allégation de non-paiement de taxes par la société minière canadienne.
Cette situation a atteint un point critique, exacerbée par la récente saisie d’environ trois tonnes d’or par les autorités maliennes. Cet événement a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs et les observateurs du secteur minier international. Selon deux sources proches du dossier contactées par Croissance Afrique, ces pourparlers sont essentiels non seulement pour Barrick, mais aussi pour la stabilité économique du Mali, qui repose en grande partie sur ses ressources minières.
Suite à la saisie, Barrick, qui se positionne comme le deuxième plus grand producteur d’or au monde, a temporairement suspendu ses opérations dans le pays. Cela soulève des craintes concernant l’emploi et l’économie locale, déjà fragilisée par des années d’instabilité politique. Les tensions croissantes autour de ce conflit mettent également en lumière des enjeux plus vastes liés à la transparence financière et à la gestion des ressources naturelles dans les pays en développement.
Dans ce contexte tumultueux, les actions de Barrick ont enregistré une baisse de 2% à la Bourse de Toronto à 17h50 GMT, une chute qui pourrait avoir des répercussions à long terme pour l’entreprise. La diminution de la valeur boursière de Barrick soulève des questions critiques concernant la confiance des investisseurs et leur perception des risques associés aux opérations dans des régions politiquement instables.
L’impact de cette situation ne se limite pas seulement à des chiffres financiers sensoriels ; elle articule des histoires humaines d’employés et de communautés locales dont les moyens de subsistance dépendent directement de l’activité minière. Les familles vulnérables, souvent sans alternatives viables, se retrouvent sur le fil du rasoir entre l’espoir d’un développement économique et les incertitudes engendrées par des conflits d’intérêts.
Cet incident souligne également l’incertitude qui pèse sur les investissements étrangers dans la région, exacerbant les débats sur les responsabilités éthiques des grandes entreprises minières. La manière dont Barrick gère cette crise pourrait redéfinir non seulement son image, mais aussi celle de l’ensemble du secteur minier au Mali, influençant ainsi les futures relations entre les entreprises privées et les gouvernements africains.
De plus, cette situation a également mis en lumière la nécessité d’un cadre législatif plus robuste en matière de responsabilité sociale des entreprises, qui devrait stipuler des normes de transparence et de respect des droits des communautés locales, garantissant que les bénéfices des ressources naturelles profitent également aux populations qui en vivent. Cela pourrait potentiellement stimuler un modèle de développement durable qui concilie profit économique et équité sociale.
Zangouna KONE