Si j’étais président de la république du Mali, voilà le discours que je lirais devant Macron à Bau pardon à Pau. Son excellence Monsieur le président de la république française, je vous envoie les salutations amicales et fraternelles de mon gouvernement et de mon Peuple. Aussi, je transmets les amitiés de mon peuple au peuple français.
Chère excellence, puisque vous avez émis la ferme volonté de nous entendre à propos du cadre et des conditions politiques de votre intervention au Sahel, je ferai l’effort d’en parler aussi brièvement que je le pourrai. Pour ce faire, je scinderai mon discours en deux parties. Je vous parlerai de ce que nous comprenons et de ce que nous ne comprenons pas. Par la suite, je vous laisserai tirer votre propre conclusion.
Ce que nous comprenons
1.Chère excellence, ce que nous comprenons est que si vous intervenez au Sahel aujourd’hui (Au Tchad, au Mali, au Niger, en Mauritanie et au Burkina), c’est parce que Nikola Sarkozy a intervenu en Libye en 2011. Votre intervention au Sahel est donc la conséquence de votre intervention en Libye.
2.Nous comprenons que c’est exactement cette intervention en Libye qui a transformé le Sahel en zone de trafics d’armes, de drogue, d’organes humains. Que par conséquent, le terrorisme s’en est mêlé. Nous comprenons aussi que nos moyens sont limités pour contrôler une zone vaste comme un continent, allant du Tchad à la Mauritanie, du Mali au Niger, Du Niger au Burkina. Une zone où il n’y a ni route ni arbre, une zone où il n’y a que le soleil et le vide.
Ce que nous ne comprenons pas
1.Ce que nous ne comprenons pas, c’est exactement le cadre et les conditions politiques de l’intervention française en Libye en 2011. Nous vous prions de nous redéfinir ce cadre et ces conditions. Pour quelles raisons fondamentales aviez-vous bombardé la Libye, tué Ghadaffi et éparpillé les terroristes dans le désert ?
2.Nous ne comprenons pas que ce soit nous qui soyons convoqués à Pau et non Monsieur Sarkozy. Car nous comprenons que c’est lui qui est à l’origine du drame.
3.Les maliens me chargent de vous dire qu’ils ne comprennent pas le cadre et les conditions politiques de votre interventions à Kidal, qu’ils ne comprennent pas la montée du sentiment séparatiste à Kidal, qu’ils ne comprennent pas l’organisation des sessions de sensibilisation sur l’indépendance de Kidal par les séparatistes touaregs à Paris, qu’ils ne comprennent pas l’organisation des activités officielles à tendance séparatiste dans la ville de Kidal alors même que le cadre de votre intervention au Mali reste la recouverte de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationales du Mali, qu’ils ne comprennent pas vos rapports avec la CMA et votre position à propos de l’accès des FAMA à Kidal…
3.Nous ne comprenons pas ce que vous appelez le sentiment anti-français. Nous comprenons qu’il y a plutôt un sentiment anti-colonialiste, anti-impérialiste et anti-capitaliste. Nous comprenons aussi que nos peuples contestent plutôt un système et non un peuple. Nous ne sommes pas contre le peuple français, nous sommes plutôt contre les ambiguïtés des actions du gouvernement français. Si cela fait de nous des antifrançais, alors, Albert Camus est antifrançais car il s’est battu contre la mort programmée des peuples (ce que vous avez fait en Libye). Alors, Jean-Paul Sartre est antifrançais car il a refusé le colonialisme (ce que vous faîtes au Mali, au Niger….), Alors, Simone de Beauvoir est antifrançaise car elle s’est battue pour la libération des peuples (vous faîtes le contraire). Alors, Jean-Luc Mélanchon est antifrançais et j’en passe. Le peuple français est alors anti-français !.
Bref, chère excellence, je crois vous avoir livré l’essentiel de mon point de vue sur la question du jour. Je vous salue au nom du Mali et de l’Afrique pour une collaboration franche et sincère. Je vous remercie.
NB:le titre est de la rédaction
Il a intérêt à bien y étudier
Ce serait le discours du siècle. Je voudrais tellement wue discours parvienne à Macron.