(CROISSANCE AFRIQUE)-Dans les États membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine, la première semaine de septembre s’est avérée être une période particulièrement dynamique et intense, marquant un véritable élan sur le marché primaire des titres publics de l’UMOA.
Durant cette période, précisément entre le 1er et le 5 septembre 2025, les émissions provenant de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Bénin ont été particulièrement fructueuses, permettant de mobiliser un montant substantiel de 126,5 milliards FCFA. Ce succès démontre et confirme l’attractivité soutenue pour les titres souverains régionaux, témoignant d’une confiance accrue des investisseurs envers ces pays.
Grâce à ces opérations récentes, le volume cumulé des levées sur le marché UMOA-Titres a atteint un niveau sans précédent, dépassant la barre symbolique et significative de 9 000 milliards FCFA à ce stade de l’année. Cette somme énorme se divise judicieusement en plusieurs catégories, avec un total de 4 448,13 milliards FCFA investis en Bons Assimilables du Trésor (BAT) et 4 595,85 milliards FCFA en Obligations Assimilables du Trésor (OAT). Parallèlement, le montant du capital déjà remboursé atteint 5 607 milliards FCFA au 9 septembre 2025, soulignant une gestion efficace et proactive des fonds levés, et reflétant une certaine stabilité économique au sein de l’union monétaire.
La structure des financements élaborée par les institutions financières reste sensiblement dominée par les Obligations Assimilables du Trésor (OAT), qui, malgré des conditions économiques globales parfois fluctuantes, ont représenté une part significative de 55 % des fonds mobilisés, soit l’équivalent d’un montant substantiel de 69,86 milliards FCFA. À côté de ces derniers, les Bons Assimilables du Trésor (BAT) viennent compléter les levées de fonds, représentant 45 %, soit 56,63 milliards FCFA, illustrant un équilibre stratégique entre les besoins de financement à court terme et ceux à moyen terme, répondant ainsi aux exigences de planification financière des différents projets publics.
L’appétit des investisseurs pour les instruments financiers en question est resté très marqué et impressionnant : les trois opérations mises en place ont généré une somme totale de plus de 223 milliards FCFA de soumissions, dépassant largement l’objectif global initialement fixé à 115 milliards FCFA, traduisant ainsi un taux de couverture exceptionnel de 194 %. En Côte d’Ivoire, la direction générale du trésor public a réussi à lever la somme de 65,99 milliards FCFA, dépassant largement l’objectif initialement fixé à 60 milliards.
Le Bon Assimilable du Trésor (BAT) à 364 jours a présenté un rendement moyen pondéré attractif de 6,74 %, tandis que les Obligations Assimilables du Trésor (OAT), étalées sur différentes maturités, ont été placées à des taux de rendement de 6,10 % pour 3 ans, 7,43 % pour 5 ans, et 7,24 % pour 7 ans, reflétant une prime de risque modérée qui reste dans les marges attendues du marché, et témoignant d’une gestion efficace du risque par les autorités financières.
En ce qui concerne le Mali, le Trésor public malien a réussi à mobiliser une somme de 27,5 milliards de francs CFA, dépassant ainsi l’objectif initial qui était fixé à 25 milliards. Cette performance témoigne de l’efficacité de la stratégie mise en place par les autorités financières maliennes.
Pour ce faire, les rendements ont été fixés à des taux bien définis pour différentes maturités : le Bon Assimilable du Trésor (BAT) sur 364 jours a affiché un rendement de 8,14 %, tandis que les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) ont présenté des taux de 9,22 % pour une durée de 3 ans, 7,60 % sur 5 ans et enfin, 7,44 % pour une période de 7 ans.
Aussi, ces chiffres indiquent clairement que le Mali offre une prime de risque plus élevée par rapport à ses voisins, telle que la Côte d’Ivoire, ce qui pourrait être interprété comme une indication de la perception du risque associé à l’économie malienne sur le marché des capitaux.
Par ailleurs, au Bénin, la ville de Cotonou a démontré sa capacité à atteindre ses objectifs financiers en collectant précisément 33 milliards de francs CFA sur un BAT de 91 jours, ce qui est accompagné d’un rendement moyen pondéré de 5,06 %. Cette collecte réussie confirme la solidité du profil de crédit béninois, surtout dans une perspective à court terme, et pourrait renforcer la confiance des investisseurs dans la stabilité économique de cette nation. Pour la semaine du 9, seules la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se préparent à solliciter activement le marché financier régional, avec des objectifs fixés à 160 milliards de francs CFA pour la Côte d’Ivoire et à 35 milliards pour le Burkina Faso.
Notons que ces prochaines adjudications s’annoncent cruciales et seront suivies de près par les acteurs du marché, notamment en ce qui concerne les stratégies différenciées que les Trésors des deux pays vont déployer pour attirer les investisseurs et optimiser leurs conditions de financement. Ces développements sont attendus avec intérêt, attirant l’attention sur les politiques financières en cours et leur impact potentiel sur les économies respectives.
Daouda Bakary KONÉ