(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’Ivoire, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique a mobilisé 66 milliards FCFA sur le marché financier de l’Umoa, soit un taux d’absorption de 56,63%.
Cette intervention s’est déroulée uniquement via une émission d’instruments de court terme, à savoir trois Bons assimilables du Trésor (BAT) de maturités respectives 113 ; 119 et 364 jours. Ces instruments financiers sont devenus un moyen privilégié pour les autorités ivoiriennes de renforcer leur liquidité tout en répondant à des besoins de financement à court terme, notamment pour les projets d’infrastructure et de développement.
La gestion prudente des finances publiques est d’une importance cruciale dans un contexte économique global incertain, et cette manoeuvre illustre la volonté du gouvernement de stabiliser l’économie tout en continuant à attirer l’investissement.
Dans le détail, les deux BAT de maturités 113 et 119 jours ont retenu dans l’ordre 27 milliards et 29,96 milliards FCFA, avec des taux marginaux de 6,5 et 6,6%, ainsi que des taux de rendements moyens pondérés ressortis à 6,62 et 6,72%.
Aussi, ces taux, bien qu’apparemment compétitifs, doivent être considérés dans le contexte plus large des rendements obligataires dans la région Umoa, et peuvent influencer les décisions d’investissement des acteurs financiers à la recherche de meilleures opportunités.
Le BAT de la maturité 364 a admis 9,04 milliards FCFA avec un taux marginal de 6,75% et un rendement moyen pondéré de 7,24%. Ce dernier instrument, avec une maturité plus longue, attire souvent des investisseurs cherchant une sécurité à moyen terme, tout en tenant compte des fluctuations potentielles des taux d’intérêt sur le marché.
Soulignons que la grande majorité des souscriptions retenues pour cette émission provient principalement de la Côte d’Ivoire, avec un taux de 81,77% du montant levé, soit 53,97 milliards FCFA. Cela témoigne également de la confiance des investisseurs locaux dans la stabilité économique et politique du pays, ainsi que dans l’engagement du gouvernement à poursuivre des politiques financières transparentes et responsables.
L’engagement du gouvernement vis-à-vis des investisseurs locaux renforce les liens financiers et encourage une plus grande participation du secteur privé dans le financement des infrastructures du pays.Alors qu’Abidjan visait une enveloppe de 60 milliards FCFA, le montant global des soumissions proposées par les investisseurs au cours de l’opération s’est élevé à 116,54 milliards FCFA, ce qui donne un taux de couverture de 194,23%.
Notons que ce sursaut d’intérêt de la part des investisseurs souligne non seulement la confiance croissante dans les initiatives économiques de la Côte d’Ivoire, mais également la stratégie proactive de l’État pour capter des ressources qui lui permettront de soutenir son développement à long terme.
Pour rappel, la capacité à attirer des fonds au-delà des attentes témoigne de la solidité des programmes économiques et de la gestion ciblée de l’économie du pays dans un environnement africain de plus en plus compétitif.
Daouda Bakary KONÉ