(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, le trésor public a réussi à lever la somme impressionnante de 55 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) afin de soutenir sa stratégie de financement budgétaire.
Cette opération, orchestrée avec soin par le biais du Trésor Public, s’est déroulée le vendredi 31 janvier 2025, suite à une adjudication ciblée de bons assimilables du trésor (BAT) d’une durée de 364 jours, ainsi que d’obligations assimilables du trésor (OAT) de 3 et 5 ans.
Dans un contexte économique mondial incertain, cette initiative témoigne de la confiance des investisseurs dans la solidité des finances publiques sénégalaises et de l’engagement du gouvernement à gérer efficacement ses ressources financières.
Lors de cette adjudication, l’émetteur avait initialement prévu de lever 50 milliards de FCFA, mais a été agréablement surpris par la réponse des investisseurs, qui ont soumis des offres totalisant 92,441 milliards de FCFA. Ce chiffre remarquable représente un taux de couverture impressionnant de 184,88 %, témoignant de l’appétit fort pour les titres de la dette sénégalaise.
Ce regain d’intérêt est également le reflet d’un climat d’investissement favorable dans la région, où la stabilité politique et les réformes économiques en cours continuent d’attirer des capitaux étrangers.Sur les soumissions reçues, un montant de 55 milliards de FCFA a été retenu, tandis que 3,744 milliards de FCFA ont été rejetés, atteignant ainsi un taux d’absorption de 59,50 %.
Ce taux, bien que respectable, montre également qu’il y a un niveau d’exigence croissant de la part des investisseurs, qui cherchent non seulement des rendements compétitifs, mais aussi la sécurité de leurs investissements dans un environnement économique en évolution rapide.
Les investisseurs dont les soumissions ont été acceptées bénéficieront d’un rendement moyen pondéré de 7,33 % pour les bons et de 7,92 % pour les obligations de 3 ans, ce qui est attractif dans le contexte actuel, où les taux d’intérêt dans d’autres régions peuvent souvent être inférieurs.
Le choix des investisseurs de se positionner sur ces titres montre leur confiance dans les prévisions économiques du pays et dans la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs de croissance.En ce qui concerne les bons, l’émetteur s’est engagé à procéder au remboursement le premier jour ouvrable suivant la date d’échéance, fixée au 1er février 2026.
Les intérêts, quant à eux, seront payés d’avance, et précomptés sur leur valeur nominale, ce qui constitue un avantage pour les investisseurs qui préfèrent la certitude des flux de trésorerie. Pour les obligations, le Trésor Public prévoit de rembourser le capital le premier jour ouvrable suivant la date d’échéance, programmée pour le 3 février 2028.
Notons que les intérêts seront versés annuellement, à un taux de 6,30 %, et ce, dès la fin de la première année. Ces conditions de remboursement, claires et transparentes, renforcent encore la confiance du marché dans le cadre de la gestion des titres de dette publique sénégalaise, incitant ainsi d’autres investisseurs à envisager de participer à de futures opérations similaires.
Au-delà des chiffres, cette opération pourrait également augurer d’une dynamique positive pour d’autres pays de la région, qui pourraient envisager des initiatives similaires afin de financer leurs projets de développement.
Daouda Bakary KONÉ