(CROISSANCE AFRIQUE)-Reconnu comme l’un des directeurs les plus performants grâce à des recettes qui défient toute concurrence, Mathias Konaté se trouve actuellement à un tournant critique de sa carrière.
À la tête de la direction des impôts, structure incontournable de l’économie malienne, ses décisions de mutation de cadres en plein bilan annuel soulèvent des interrogations. En effet, ces changements interviennent dans un contexte particulièrement sensible, alors que le Mali traverse une période de crise économique exacerbée.
Ainsi, la réputation de Mathias Konaté repose sur une gestion efficace ayant abouti à d’excellentes performances fiscales. Néanmoins, les mutations envisagées, perçues par certains comme la concrétisation de promesses à des proches collaborateurs, pourraient ébranler cette dynamique. Ces mouvements, s’ils sont mal perçus ou mal exécutés, comportent des risques non négligeables pour les recettes fiscales et, par extension, pour l’économie malienne déjà fragilisée.
Aussi, le népotisme et le clientélisme, souvent critiqués dans les administrations publiques, peuvent nuire gravement à l’efficacité et à la performance des structures étatiques. Remplacer un cadre compétent par un autre moins expérimenté mais proche du directeur pourrait saper le moral des employés et diminuer la qualité du service rendu, avec des conséquences directes sur la collecte des impôts et, par voie de conséquence, sur l’économie du pays.
Pour quitter ses fonctions avec honneur, Mathias Konaté doit s’appuyer sur les principes de rigueur, de justice, d’équité et de droiture. Ces valeurs sont essentielles pour maintenir la confiance et assurer une transition saine au sein de la direction des impôts. Encourager l’excellence et récompenser les performances sans céder aux tentations du favoritisme sont les clefs d’une gestion durable et respectée.
Toutefois, l’impact des décisions prises aujourd’hui par Mathias Konaté déterminera son héritage professionnel. S’il réussit à naviguer entre les exigences de performances et les écueils des mutations critiquées, il pourrait laisser une empreinte indélébile de succès. Cependant, tout écart par rapport aux principes d’une gestion intègre risquerait de ternir son image et, potentiellement, de compromettre les avancées réalisées sous sa direction.
Notons qu’en période de crise, chaque décision a son poids, et les mutations envisagées par Mathias Konaté à la direction des impôts sont un véritable défi. Elles testent non seulement sa capacité à préserver l’excellence de la gestion fiscale dans un climat délicat mais aussi son intégrité face aux pressions. Pour que son départ ne soit pas synonyme de régression mais de consolidation des acquis, Konaté doit agir avec prudence, guidé par l’intérêt général et une vision à long terme pour le Mali.
Zangouna KONE
