(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, 60% de la population a moins de 24 ans et les jeunes en âge de travailler représentent plus de la moitié de la population active. Chaque année, on enregistre pas moins de 200.000 qui jeunes arrivent sur le marché du travail, là où la pandémie de COVID-19 n’a pas manqué d’exacerber le chômage.
Mouhamed Boun Abdallah Dionne, candidat aux élections présidentielles de février 2024, s’est dit « très préoccupé par cette situation ». L’ancien premier ministre estime que « c’est un devoir d’examiner la question en profondeur et d’y apporter des solutions structurelles ». Il en fait « une priorité, un des axes phare » de son programme, dont le nom et le slogan restent pour l’heure jalousement bien gardés.
Le Président Mouhamed Boun Abdallah Dionne se dit « résolument engagé pour réduire sensiblement le chômage des jeunes, par un changement de paradigme, d’approche et par une nouvelle politique industrielle créatrice de plus de valeurs et d’emplois ».
L’ancien directeur national de l’industrie et patron du même secteur aux Nations Unies nest pas en terrain inconnu lorsqu’il parle de l’industrie comme levier important pour la résorption du chômage.
Pour lui, le modèle utilisé par le régime sortant « est à suffisance et a – il le reconnaître – ses imperfections et ses limites ». Il indique la voie appropriée, laquelle ne peut être, toujours selon lui, « empruntée à succes sans une révolution dans les approches formation, employabilité-insertion, entrepreneuriat et auto-entrepreneuriat ».
« Le modèle sénégalais est imparfait et doit être corrigé par d’abord des réformes législatives pour un bonne mise à disposition de toute la palette légale des modes de financement pouvant servir à la cause ». Il parle de démocratiser le financement aux jeunes par la multiplication des sources légales, « non ça l’accompagnement managérial ad-hoc ». Mohamed Boun Abdallah Dionne veut rectifier en instaurant « une forte culture entrepreneuriale pour faire émerger dans les années à venir une flopée de jeunes milliardaires ».
Mouhamed Boun Abdallah Dionne a eu la chance d’avoir été dans le système et de savoir ce qui va et ce qui ne va pas, d’avoir eu 32 mois de disponibilité pour aller (discrètement) à la rencontre des Sénégalais et des jeunes en souffrance.
Notons que c’est d’ailleurs à la considération de ces nombreuses et récurrentes doléances recues qu’il a décidé de maintenir sa candidature, avec un seul mot d’ordre : « révolutionner la prise en charge des jeunes ».
DAOUDA BAKARY KONE