(CROISSANCE AFRIQUE)-Un nouveau rapport prédit un brillant avenir au marché de la papeterie du Moyen-Orient et d’Afrique : au cours des six prochaines années, son taux de croissance annuel devrait être de 3,2%, sa valeur atteignant ainsi un record régional de 12,93 milliards USD.
Si les conclusions du rapport, élaboré par le prestataire spécialisé en études de marché 6Wresearch, sont optimistes, elles soulignent toutefois que des changements sont nécessaires si le secteur veut réaliser son plein potentiel tout en faisant de la durabilité des produits et des approvisionnements le facteur clé de sa croissance.
Relais de croissance
Avec une croissance annuelle prévue de 4,3%, le Moyen-Orient sera la zone la plus performante de la région. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite en seront les principaux moteurs, tandis que la croissance annuelle de 3,1% prévue pour le continent africain sera largement tirée par l’Afrique du Sud et le Nigeria.
Les investissements dans l’éducation devraient représenter les deux tiers de la croissance, le reste étant attribuable aux investissements dans les bureaux. Les progrès de l’alphabétisation et le développement de l’éducation stimulent la croissance du secteur, mais l’accélération du passage au numérique pourrait entraver cet élan. Les opérateurs du secteur seraient bien avisés de prendre en compte ce facteur dans leurs stratégies d’avenir.
« Les opportunités de croissance existent, mais vu l’adoption croissante d’appareils électroniques dans les écoles et les collèges les fabricants d’articles de papeterie et de fournitures de bureau doivent rester attentifs aux besoins de l’industrie et gérer avec soin leur base d’approvisionnement », déclare Syed Ali Akbar, directeur du Paperworld Middle East organisé par Messe Frankfurt, le plus grand salon professionnel international de la région pour le secteur des articles de papeterie, du papier, des cadeaux et des fournitures de bureau.
Paperworld Middle East relève le défi
Outre la question de la numérisation existe celle de la demande croissante de produits durables. Les fournisseurs doivent en effet répondre aux nouvelles exigences des clients en matière de fournitures et de chaînes de distribution dont les émissions de carbone sont limitées.
« Il s’agit d’un défi immédiat et nous avons repensé le rôle de Paperworld Middle East pour le relever », explique M. Akbar. « Le salon est désormais également un forum de partage des connaissances, un espace idéal pour réseauter, partager des idées, trouver de nouveaux produits et découvrir des solutions innovantes, durables et rentables qui favorisent l’efficacité et la productivité. »
Le 15 novembre prochain, le salon 2022 qui ouvrira ses portes pour trois jours au Dubai World Trade Center sera une vitrine élargie de produits incluant les fournitures scolaires et de bureau, mais aussi les décorations de fêtes et les produits adaptés au marquage de logos.
Une nouvelle ère s’ouvre et le secteur adopte une approche qui va bien au-delà du papier, afin de s’assurer un avenir durable
Plus de bureaux, donc plus de papeterie
Ironie du sort, la croissance des investissements dans les bureaux, stimulée par la création de startups technologiques dans toute la région, pourrait cependant compenser l’impact de l’adoption du numérique.
En cette période post-Covid, les besoins en espaces de bureaux, exacerbés par la demande de la communauté croissante des startups africaines, augmentent fortement à Nairobi et à Lagos. 6W prévoit que les investissements en capital-risque en Afrique dépasseront 10 milliards USD en 2025, ce qui induira une hausse accrue de la demande d’articles de papeterie.
Au Moyen-Orient, les Émirats arabes unis restent un foyer d’activité. À Dubaï, la demande post-Covid en espaces de bureau atteint des sommets inégalés depuis cinq ans, dus à l’afflux massif d’entreprises étrangères désireuses de s’agrandir ou de s’installer dans le pays. Une superficie de 44 600 m2 d’espaces de bureau a été livrée au premier trimestre de cette année, ce qui porte les disponibilités de la ville à près de 10 millions de m2, qui devraient tous générer une demande en articles de papeterie pour bureaux.
Le facteur saoudien
En Arabie saoudite, la situation est également très prometteuse en matière d’espace immobilier commercial et le pays met activement en œuvre des politiques et des mesures incitatives pour encourager les entreprises internationales à s’installer dans le Royaume.
« On estime que près de 3 millions de m2 de bureaux sont en cours de construction dans la capitale saoudienne pour accueillir les sociétés multinationales qui s’installent en Arabie saoudite », déclare 6Wresearch. « Cette augmentation soudaine du nombre de bureaux stimulera le marché des articles de papeterie dans les années à venir. »
Le gouvernement saoudien a lancé sa campagne « Program HQ » qui a pour but d’inciter 500 entreprises internationales à transférer leur siège régional à Riyad d’ici 2030. Il veut également attirer les investisseurs en proposant des facilités telles qu’une exonération fiscale pendant 50 ans, la suppression des quotas de citoyens saoudiens et une protection contre toute future réglementation. À ce jour, 24 sociétés internationales ont décidé d’établir leur siège régional dans la capitale saoudienne, ce qui accroît la demande d’espace de bureaux et ne peut qu’impacter positivement le marché des articles de bureau.
Développement durable
Outre l’évolution des réglementations dans les principales juridictions, l’industrie régionale doit également tenir compte de la demande croissante de références en matière de durabilité des produits et des services. Pour la deuxième année consécutive, Messe Frankfurt Middle East a prévu au sein du salon Paperworld Middle East une zone spéciale appelée Project Sustainability où les exposants peuvent présenter leurs produits respectueux de l’environnement avec leurs éco-certifications.
« Le message est clair : les temps changent et l’ensemble du secteur s’emploie activement à s’adapter », ajoute M. Akbar. « Une nouvelle ère s’ouvre et le secteur adopte une approche qui va bien au-delà du papier, afin de s’assurer un avenir durable. »
