(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Nigeria , le gouvernement fédéral a annoncé avoir obtenu un prêt syndiqué de 747 millions de dollars, soit 419 milliards FCFA, dirigé par Deutsche Bank AG, la plus importante banque allemande, pour lancer la première phase de la fameuse autoroute côtière Lagos-Calabar, longue de 700 kilomètres. Cette annonce ca été faite 11 juillet 2025, par le ministère en charge des Finance.
Ce financement marque une première historique pour les infrastructures routières nigérianes. Avec cette somme au Nigéria, le gouvernement franchit une nouvelle étape dans la concrétisation de l’un de ses projets d’infrastructures les plus ambitieux et les plus débattus de ces dernières années.
Ainsi, l’Allemande Deutsche Bank est accompagnée de plusieurs institutions financières de renom, telles que Afreximbank, First Abu Dhabi Bank, Abu Dhabi Exports Office, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO, et Zenith Bank.
Jamais un prêt de cette ampleur n’avait été mobilisé pour un projet de transport. Il servira à construire les 47,47 premiers kilomètres de l’autoroute, censée relier Lagos, capitale économique tentaculaire, à Calabar, ville portuaire du Sud-Est du pays.
Estimé à plus de 11 milliards de dollars (environ 15 000 milliards de nairas), le projet s’inscrit dans un plan de 23 ans visant à moderniser les infrastructures du pays et à désenclaver les régions côtières du Sud. L’enjeu est de taille, à savoir faciliter les échanges commerciaux, réduire les coûts logistiques, et impulser une nouvelle dynamique de croissance régionale, d’après les informations de Bloomberg.
Notons que le gouvernement prévoit d’en financer 30%, le reste étant assuré par Hitech Construction Co., une entreprise nigériane au centre des débats. Elle est en fait liée à Gilbert Chagoury, un proche confident du président Bola Tinubu. Ce lien a provoqué une levée de boucliers dès 2023, lors de l’attribution initiale du contrat, plusieurs figures de l’opposition dénonçant un possible conflit d’intérêts. Aussi, le ministère des Finances a précisé que l’autoroute serait soumise à péage pour palier certains besoins économiques.
Pour rappel, ce modèle est censé garantir l’autonomie financière du projet à long terme, tout en attirant davantage d’investissements pour les phases ultérieures déjà en cours de structuration. Pour le président Tinubu, ce projet représente un test de crédibilité économique et politique. Il s’agit d’un projet emblématique, aussi bien en termes d’image que d’impact économique.
Mariam KONE