(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Nigeria, l’exécutif veut doter le pays d’une nouvelle compagnie minière nationale, dénommée Nigerian Solid Minerals Corporation. Cette information qui émane du ministre des Minéraux solides Dele Alake a été donnée le dimanche 3 septembre 2023. Ainsi, cette entreprise publique est destinée à stimuler les investissements étrangers dans l’exploitation de diverses ressources, dont l’or, le charbon, le minerai de fer, le bitume, le plomb, le calcaire et la baryte.
« La société proposée cherchera à conclure des accords de partenariat avec de grandes entreprises multinationales du monde entier afin de tirer parti du régime favorable à l’investissement en vigueur dans le pays, pour obtenir des investissements étrangers directs massifs dans le secteur minier », a déclaré le ministre Nigerian Alake, sans donner de calendrier pour la création de cette compagnie.
Il faut signaler qu’en Afrique, le Nigeria fait partie des pays les mieux dotés en ressources minérales, aussi bien par la diversité que par l’abondance. Toutefois, son secteur minier représente encore moins de 1 % du PIB, en raison d’une insuffisance d’investissements pour développer des projets.
Par ailleurs, la nouvelle société encouragera les institutions financières locales à soutenir l’exploitation minière. Les autorités veulent également poursuivre avec la lutte contre l’exploitation minière illégale lancée par le gouvernement précédent, avec la mise en place dès octobre 2023 d’une brigade minière. Un ultimatum de 30 jours a été donné pour permettre aux mineurs illégaux de quitter les sites occupés pour rejoindre des coopératives artisanales légalement constituées.
Notons que le Nigeria héberge des ressources minérales évaluées à plus de 700 milliards de dollars, mais peine à développer son secteur minier depuis des décennies. Malgré les ambitions affichées par l’ancien président Buhari, la situation n’a guère évolué durant ses deux mandats et l’exploitation minière représentait encore moins de 1 % du PIB en 2021.
Pour rappel, plusieurs pays miniers africains disposent de compagnies nationales qui mènent des activités d’exploration et sont surtout constituées pour détenir des participations minoritaires au nom de l’État dans les projets miniers, notamment la SOREM au Mali, la Gécamines en RDC, de la ZCCM-IH en Zambie ou de la SODEMI en Côte d’Ivoire.
Moussa KONE