« Entre mai 2020 et décembre 2021, les établissements privés de crédit devraient recevoir (du Sénégal) 330 millions USD, dont près du tiers au bénéfice de banques françaises (102 millions de dollars) », indique Oxfam.
Selon l’ONG Britannique, les banques françaises Société Générale, le groupe Banque populaire/Caisse d’Epargne via sa filiale Natixis et BNP Paribas par le biais de sa filiale BICIS – sont « impliquées dans la presque totalité des émissions obligataires internationales du pays depuis 2009, y compris celle intervenue en juin 2021, pendant la crise du Covid-19 ».
Par ailleurs, le Crédit agricole détient, lui, « 142 millions d’euros de titres de dettes sénégalaises », se plaçant ainsi au 4e rang des détenteurs d’obligations sénégalaises et devançant « largement les autres établissements financiers français, comme le groupe BPCE, AXA, BNP Paribas ou le Crédit mutuel », indique-t-on dans le rapport.
Cependant au Sénégal, « tous ces investisseurs hexagonaux ont un point commun : celui de privilégier les eurobonds à haut rendements. Ils détiennent au moins 114,5 millions de dollars d’obligations à 6,75% émises en mars 2018 et 40,1 millions de dollars d’obligations à 6,25% émises en mai 2017, ce qui représentent près de 90% de leurs titres sénégalais en portefeuille, et se détournent des émissions à plus faibles taux d’intérêts.
Par ailleurs, les investisseurs français détiennent des obligations souveraines dont « la moyenne des taux d’intérêt atteint 9,5% ». En comparaison », ceux sur les obligations d’Etat à dix ans de la France, de l’Allemagne ou du Japon sont, depuis 2015, systématiquement inférieurs à 1% », souligne le rapport d’Oxfam.
Notons que l’ONG rappelle que le Cameroun est considéré par les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international) comme un pays « à risque très élevé de surendettement ». Ainsi le Cameroun, en émettant en 2015 « un emprunt obligataire de 750 millions de dollars sur 10 ans à 9,5%, avec l’aide de la Société générale », va rembourser près du double à ses créanciers, soit 1,46 milliards USD.
Zangouna Koné