(CROISSANCE AFRIQUE)-La dette extérieure du Burkina Faso a récemment connu une augmentation notable, atteignant un montant total de 3 159,38 milliards de FCFA à fin juin 2024. Cette hausse de 6,5 % par rapport à décembre 2023 souligne les défis financiers croissants auxquels le pays est confronté.
L’augmentation résulte principalement de tirages nets sur les emprunts extérieurs et des fluctuations des taux de change affects. Un examen détaillé des chiffres révèle les sources de cette progression et les implications pour l’économie nationale.
Le premier facteur ayant contribué à la hausse de la dette extérieure est constitué par des tirages nets qui se chiffrent à 171,75 milliards de FCFA. En outre, les fluctuations des taux de change ont provoqué un impact estimé à 19,6 milliards de FCFA durant le premier semestre de l’année.
Par ailleurs, ces éléments combinés mettent en lumière les défis de gestion de la dette et la nécessité d’une planification financière rigoureuse. Il est essentiel pour le gouvernement de surveiller ces dynamiques pour éviter un surendettement ultérieur.
La structure de la dette extérieure est largement dominée par les créanciers multilatéraux, représentant 88,8 % de l’encours total. Parmi eux, l’Association Internationale de Développement (IDA) est le principal créancier, détenant 53,3 % de la dette.
D’autres institutions telles que le Fonds Africain de Développement et la Banque Islamique de Développement jouent également des rôles clés. Cette dépendance vis-à-vis de créanciers multilatéraux souligne l’importance d’une coopération internationale efficace.
Concernant les créanciers bilatéraux, la dette estimée à 250,33 milliards de FCFA est surtout détenue par l’Agence Française de Développement, qui représente 45,9 %. Des institutions telles que le Fonds Koweïtien et le Fonds Saoudien viennent ensuite dans la hiérarchie des créanciers. Cette répartition bilatérale est cruciale pour la diversification des sources de financement et peut aider à mieux gérer les risques liés à la dette.
Les fluctuations des taux de change ont joué un rôle significatif dans l’augmentation de la dette. Un taux de change défavorable peut alourdir le poids de la dette libellée en devises étrangères. Cela souligne l’importance de stratégies de gestion des risques de change. L’adéquation des réserves de change et les mécanismes de couverture doivent être pris en considération pour atténuer cet impact.
À fin juin 2024, 51,2 % de la dette extérieure était libellé en euros. Cela démontre une forte dépendance vis-à-vis des marchés européens pour le financement extérieur. Une diversification pourrait aider à réduire les risques associés à une forte exposition à une seule devise. Ainsi, il est important pour le Burkina Faso de prospecter d’autres devises pour son portefeuille de dette.
Notons que l’augmentation de la dette extérieure du Burkina Faso à près de 3 160 milliards FCFA représente un défi important pour le pays. Les efforts doivent être intensifiés pour gérer cette dette et minimiser les impacts économiques négatifs. La coopération avec les créanciers et la diversification des sources de financement sont cruciales pour assurer une croissance durable et la stabilité économique dans les années à venir.
Daouda Bakary KONE