Beaucoup de foyers africains utilisent principalement le charbon de bois comme source d’énergie pour la cuisson au quotidien, en raison du pouvoir d’achat qui ne leur permet pas d’utiliser le gaz ou d’autres types de ressource. Cependant, la consommation du charbon de bois peut entraîner des problèmes respiratoires. Par ailleurs, la production du charbon de bois est à l’origine de la déforestation massive. Cette situation a créé un contexte où les acteurs industriels deviennent de plus en plus sensibles à la préservation de l’environnement. De ce fait, ils proposent désormais une alternative écologique qui aide les ménages à disposer d’une ressource propre à bas prix, moins dangereuse que le charbon de bois. Ce qui en fait une activité à la fois rentable et respectueuse de l’environnement.
Les connaissances nécessaires
Pour se lancer dans la commercialisation du charbon écologique, il faut maitriser les étapes de la transformation des matières premières en briquettes de combustible. Ces matières premières sont les ordures ménagères et agricoles biodégradables. L’ordre classique est le suivant : la collecte, le séchage, la carbonisation, l’ajout d’un liant, le compactage, le séchage et le conditionnement. La transformation est obtenue en quelques heures et le séchage peut prendre jusqu’à 3 jours et plus en fonction du moyen utilisé (séchoir ventilé ou soleil).
Comment apprendre ?
On peut apprendre auprès des petites entreprises locales de transformation d’ordures en charbon écologique, ou dans les écoles polytechniques spécialisées.
Combien faut-il pour se lancer ?
Pour faire tourner une très petite entreprise de production de charbon écologique, il faut compter un budget d’au moins 600 000 FCFA (915 euros) pour l’achat du matériel et d’un container qui fera office d’usine.
A l’échelle industrielle, il faut un financement de 50 000 millions FCFA (76 230 euros) répartis dans le matériel, la main d’œuvre et l’unité de production.
Quel matériel ou équipement ?
Un site pour l’implantation de l’unité de production ( pour un début, elle peut s’étendre sur 150m2 à 350m2 ), des équipements de protection individuelle, des brouettes, tricycles ou autre moyen de transport pour la collecte des ordures biodégradables, des fûts métalliques adaptés pour la réduction des déchets en cendre, le liant pour assurer l’adhésion des particules de cendres (ça peut être de la poudre d’argile ou de l’amidon mélangé à de l’eau), un appareil de compactage et un séchoir.
Où s’approvisionner ?
Les déchets biodégradables sont disponibles en quantité. On peut s’approvisionner chez les agriculteurs et les ménages.
Comment trouver la clientèle ?
La clientèle est constituée des ménages à revenus moyens et faibles en zones rurales et urbaines.
A quel volume/moment devient-on rentable ?
Une entreprise semi-industrielle peut recycler 20 tonnes de déchets par semaine et une entreprise industrielle 100 tonnes par semaine. Une tonne de déchets représente 25 sacs de charbon de 40 kilogrammes chacun. Le charbon écologique se vend à 500 FCFA (0,08 centimes d’euros) le kilogramme. Le sac de 40 kg de charbon coûte 8000 francs CFA (12,30 euros). L’activité devient véritablement rentable au bout de 3 ans et à partir d’une production semi-industrielle.
Aïsha Moyouzame