RDC: Face au dollars, le Franc congolais a connu une appréciation impressionnante, gagnant près de 29% de sa valeur 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-En République démocratique du Congo (RDC), un pays riche en ressources naturelles mais souvent confronté à des défis économiques, l’État a enregistré un rare succès macroéconomique qui mérite d’être souligné. Ce succès est principalement attribué à une augmentation significative des réserves de change, ainsi qu’à une politique monétaire rigoureuse qui a été mise en œuvre pour stabiliser l’économie.

 En conséquence, le franc congolais a connu une appréciation impressionnante, gagnant près de 29% de sa valeur face au dollar américain depuis le début de l’année. Cette performance remarquable place le franc congolais aux côtés du cedi ghanéen, faisant de ces deux monnaies africaines les meilleures performances de la région, selon les données minutieusement compilées par Bloomberg.

Lors de son discours sur l’état de la nation, prononcé le 8 décembre, le président Félix Tshisekedi a partagé des nouvelles encourageantes, annonçant que les réserves de devises avaient progressé de 21%, atteignant désormais un montant impressionnant de 7,4 milliards de dollars. Cette amélioration des réserves de change s’inscrit dans un contexte global porteur pour le pays, qui est le premier producteur de cuivre sur le continent africain. 

Le pays bénéficie en outre d’une flambée spectaculaire de 32% du prix du métal, une situation favorable qui est en grande partie alimentée par une demande croissante provenant de divers secteurs, notamment les centres de données et la production de véhicules électriques. Cette dynamique crée une opportunité pour la RDC, d’autant plus que l’offre mondiale de cuivre reste limitée face à cette hausse soutenue de la demande.

Pour le chef de l’État, cette appréciation représente un tournant économique significatif et historique pour la nation. « L’appréciation du franc par rapport au dollar a apporté une stabilité que notre peuple n’a pas connue depuis de nombreuses années », a-t-il déclaré avec conviction, soulignant l’importance cruciale de cette évolution monétaire pour le bien-être de la population et la santé économique du pays.

Selon Sayen Gohil, un analyste averti chez BMI, une filiale respectée de Fitch Solutions, la robustesse de la monnaie congolaise s’explique largement par la mise en œuvre d’une stratégie monétaire rigoureuse, dont le but principal est de réduire la liquidité en francs. Cette mesure a non seulement contribué à la solidité du franc, mais elle a également favorisé la confiance des investisseurs et des citoyens dans l’économie locale. De plus, la Banque centrale du Congo, en prenant des décisions audacieuses comme l’injection de 50 millions de dollars en août pour racheter des francs, a réussi à créer un climat propice à une appréciation significative de la monnaie, un mouvement qui a été perceptible dès le mois de septembre. Cette manœuvre souligne l’engagement des autorités de régulation à stabiliser l’économie et à garantir un avenir financier meilleur pour le peuple congolais, qui a longtemps souffert de l’instabilité économique.

Le gouverneur Andre Wameso, dans une approche réfléchie et mesurée, estime que l’institution dont il a la charge dispose encore d’une marge suffisante pour piloter le marché de manière efficace sans nécessiter une intervention massive. En effet, il a affirmé avec conviction lors d’un entretien mené à Washington que, pour l’instant, il n’y avait aucune raison justifiable d’intervenir dans les mécanismes en place, laissant entendre que la stabilité actuelle du marché suffisait à gérer les fluctuations sans recourir à des mesures extrêmes.

Cependant, il est important de noter que la dynamique du franc, bien qu’elle joue un rôle non négligeable, ne sera pas suffisante à elle seule pour orienter efficacement les flux d’investissement vers la République Démocratique du Congo (RDC). Pour les analystes spécialisés dans ce domaine, les principaux déterminants qui influenceront réellement ces flux resteront l’évolution des cours du cuivre, qui est un produit stratégique, ainsi que les avancées diplomatiques régionales qui pourraient renforcer les relations commerciales. De plus, les projets logistiques structurants, qui visent à améliorer l’infrastructure de transport et de communication, joueront un rôle crucial.

Selon l’analyse élaborée par BMI, qui a été citée par Bloomberg, la mise en œuvre de l’accord de paix signé à Washington entre la RDC et le Rwanda pourrait soutenir un climat économique plus stable et propice aux affaires. Parallèlement, le développement du corridor de Lobito, un projet d’envergure, devrait permettre de réduire significativement les coûts et les délais d’exportation des minerais congolais, surtout vers les États-Unis, ce qui serait un coup de pouce considérable pour l’économie de la RDC et renforcerait son attractivité sur le marché international.

Zangouna KONE

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