(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Président Macron décide de faire passer le projet de loi, en force et sans vote. Je trouve que c’est gravissime. Bien entendu je ne juge pas du fond de la réforme.
Lorsque le porte-parole du Gouvernement français, Monsieur Olivier Véran, affirme sur BFMTV : « Ce n’est pas parce qu’une réforme est impopulaire qu’il ne faut pas la faire », Il a à mon avis tort. Évidemment il ne fait que répéter un leitmotiv cher à ceux qui nous gouvernent dans le monde; lesquels pour montrer leur autorité, sans même réaliser que cela leur a été confié par les peuples, tiennent ce genre de discours irresponsables.
Oui, ils ont tort.
En effet, trois facteurs peuvent expliquer à mon avis l’impopularité d’une réforme; ou, elle n’est pas pertinente, ou, elle est mal expliquée. Ou encore qu’une petite minorité de décideurs se croyant plus intelligents que le reste de la population décide d’imposer la réforme par tous les moyens.
Je n’ose pas admettre une seule fois que la seule volonté d’obstruction politicienne, exprimée dans un parlement, puisse expliquer le rejet d’une réforme favorable.
Du reste, les États- majors politiques savent pertinemment qu’en allant à l’encontre d’une réforme favorable, ils s’exposent aux sanctions des électeurs.
Évidemment, en ma qualité d’Économiste sérieux, ambitionnant de révolutionner les mentalités et les façons de faire conventionnelles observées dans le monde, je ne verserai pas dans l’imprudence en qualifiant les personnes hostiles à cette réforme des retraites de minoritaire ou de majoritaire. Je n ai aucun chiffre pour cela. Mais je sais qu ils ont très nombreux.
Seulement, ma conviction ferme est qu »on ne gouverne pas contre la volonté de son peuple. Ce ne serait pas de l’intelligence politique.
Les mécanismes de l’expression démocratique doivent être repensés.
Les majorités mécaniques doivent être abandonnées.
Tout ce qui est légal n’est pas forcément légitime, ni éthique.
Il est grand temps de nous interroger sur la qualité des hommes qui nous gouvernent.
Le Président Macron, le gouvernement français et au delà, les gouvernements du monde entier, ne réalisent-ils pas que lorsque les projets de réforme passent en force cela créé des dégâts collatéraux: un manque de confiance, des velléités de contestation de l’autorité et un découragement qui peut saborder l’activité économique ?
On perd plus qu’on ne gagne
Nos dirigeants sont-ils vraiment des visionnaires ?
Gouverner c’est consulter au maximum, convaincre par les arguments et la pédagogie, susciter le maximum d ‘adhésion et décider en tenant compte de l’intérêt général. Ce n’est point un aveu de faiblesse mais bien une expression de lucidité et de grandeur.
Les dirigeants mondiaux devraient apprendre à laisser le temps au temps et à promouvoir de larges consensus autour d’eux.
Il y va de la paix et de la sécurité dans le monde.
Magaye GAYE
Économiste International
Professeur à l’institut Supérieur de Gestion de Paris