(CROISSANCE AFRIQUE)-En 2024, la BVMAC a enregistré 17,5 milliards FCFA de transactions, marquant un regain de confiance des investisseurs malgré une conjoncture difficile.
Ainsi, l’indice BVMAC ASI a connu une baisse de 0,08% au dernier jour de cotation de l’année, et une contraction de 4,9% sur l’année, atteignant 950,87 points, avec une diminution de la capitalisation boursière à 64,3 milliards FCFA.
La contre-performance du marché est due à une baisse de 8,18% de l’action Socapalm, qui représente 54% du compartiment actions, et un recul de 0,75% pour Safacam. Le volume des transactions a chuté à 621,5 millions FCFA, contre 3,9 milliards l’année précédente, soulignant un désintérêt des investisseurs, notamment envers l’action Bange.
Malgré une ambiance morose sur le marché, le volume global des transactions à la BVMAC a atteint son niveau le plus élevé en trois ans, avec 17,491 milliards FCFA, en hausse de 41% par rapport à 2023. Cette croissance résulte principalement de l’activité dans les titres de créances, où 16,86 milliards FCFA ont été échangés, incluant des obligations d’État qui ont représenté 79,9% des transactions.
Malgré des radiations de valeurs, l’encours des dettes obligataires a progressé de 14% pour atteindre 1 490 milliards FCFA, soutenu par l’ajout de 11 nouvelles lignes obligataires. Les intérêts des instruments de dette ont également augmenté de 4,8%, atteignant 80,2 milliards FCFA, majoritairement payés par le Cameroun, le Gabon, le Tchad, et des institutions comme la BDEAC.
En 2025, la BVMAC pourrait accueillir BGFI Holding et Commercial Bank, ce qui pourrait renforcer la capitalisation boursière et le volume de transactions. Cependant, le succès dépendra de la gestion des valorisations pour rendre ces titres accessibles, surtout dans une région où une grande partie de la population vit avec moins de 6,85 USD par jour.
De plus, 15 sociétés publiques sont prêtes pour l’introduction en bourse, mais le processus reste incertain. Le défi sera de collaborer avec les États pour accélérer les introductions tout en assurant transparence et communication.
Notons qu’un autre défi concerne l’élargissement de la base d’investisseurs. La BVMAC vise 100 000 comptes titres d’ici fin 2026 contre 8 500 en 2023, en diversifiant les canaux d’accès comme le Mobile Money et en fragmentant la valeur des titres pour les petits épargnants. Elle envisage également un compartiment hors-cote pour favoriser les échanges de titres non cotés, afin d’attirer une population plus large.
Mariam KONE