( CROISSANCE AFRIQUE)-Le Niger, acteur majeur dans l’extraction d’uranium, a récemment mis en lumière les tensions géopolitiques avec la France en retirant à Orano, géant français du secteur nucléaire, son permis d’exploiter la mine d’Imouraren. Ce revirement met en évidence les défis auxquels les entreprises étrangères sont confrontées dans des contextes politiquement instables.
Les relations entre le Niger et la France, bien qu’ancrées dans une histoire partagée, traversent une période turbulente. Le coup d’État de juillet dernier a aggravé la situation, mettant en péril les accords commerciaux, en particulier dans le secteur vital de l’uranium, pierre angulaire de la politique énergétique française.
La mine d’Imouraren est considérée comme un des plus importants gisements d’uranium au monde. Orano, présente au Niger depuis près de cinquante ans, y voyait un potentiel significatif pour renforcer sa position sur le marché mondial de l’uranium. Le retrait du permis vient donc non seulement perturber les ambitions d’Orano mais soulève également des questions sur l’avenir de la production d’uranium nigérienne.
Orano (anciennement Areva) a joué un rôle majeur dans l’exploitation de l’uranium nigérien, contribuant significativement à l’économie locale. Les installations d’Imouraren, fermées puis rouvertes à plusieurs reprises suite à des négociations tendues avec les autorités nigériennes, illustrent la complexité des enjeux économiques et politiques.
Le retrait du permis d’exploitation représente un coup dur pour Orano, mettant en jeu des investissements significatifs et des perspectives de développement. La décision nigérienne pourrait avoir des répercussions non seulement sur l’emploi local mais également sur le marché global de l’uranium. Orano n’exclut pas de contester cette décision, ce qui souligne l’ampleur du désaccord.
Cet événement soulève des interrogations sur l’approvisionnement en uranium de la France, qui dépend largement de ce métal pour son secteur nucléaire. Il met en lumière la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement face aux instabilités politiques et pourrait inciter à une redéfinition de la stratégie énergétique française.
Notons que le retrait du permis d’exploitation à Orano marque un tournant dans les relations franco-nigériennes et soulève de profondes questions sur la sécurité de l’approvisionnement en uranium. Cette décision pourrait conduire à une réévaluation de la politique énergétique française, dans un monde où la stabilité des approvisionnements est loin d’être acquise.
Daouda Bakary KONE