(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Royaume-Uni, plusieurs personnalités noires occupent désormais les postes clés au sein du gouvernement dirigé par la conservatrice Liz Truss. Du jamais vu depuis l’an 2022, ou un Noir resoigna le gouvernement britannique, c’était Paul Boateng, nommé secrétaire au Trésor en sous le Premier ministre travailliste Tony Blair.
Il s’agit d’une autre pratique qui vienne de se passer sous la direction de la nouvelle cheffe du gouvernement Liz Truss, qui paradoxalement fait le plus grand progrès en matière de diversité. En effet, trois postes importante du gouvernement britannique se sont retrouvés dans les mains des noirs. Une première dans l’histoire de pays. Ces trois nouvelles figures eurosceptiques tiennent une ligne dure contre l’immigration. Tour d’horizon.
« D’origine ghanéenne, Kwasi Kwarteng a hérité du ministère des Finances, devenant ainsi le premier Noir à occuper ce portefeuille au sein du gouvernement britannique. Partisan de la baisse des impôts et de la libéralisation de l’économie de marché, il aura sans doute peu de répit », selon le Jeune Afrique. Sa nomination intervient alors que le pays traverse une grave crise économique.
Il faut signaler que depuis plusieurs semaines, le Royaume-Uni connaît un taux d’inflation record. En juillet, Jeune Afrique estime « qu’il s’établissait sur un an à 10,1 %, au plus haut depuis la mise en place de cette statistique en 1997 et à un niveau jamais atteint depuis 1982 ».
Fils d’immigrés arrivés en Grande-Bretagne dans les années 1960, Kwasi Kwarteng a suivi le parcours typique de l’élite britannique. Celui qui a été élu député en 2010 est un pur produit du prestigieux collège d’Eton – une école secondaire pour garçons –, fondé par le roi Henri IV en 1440 et qu’ont également fréquenté plusieurs personnalités britanniques, dont les Premiers ministres David Cameron et Boris Johnson.
À peine nommée qu’elle a donné le ton. « Rendre nos rues plus sûres, soutenir nos services de sécurité et contrôler l’immigration », a tweeté Suella Braverman au lendemain de l’annonce du nouveau gouvernement britannique. Tout comme Liz Truss, celle qui officiait jusque-là comme Procureure générale pour l’Angleterre et le pays de Galles incarne l’aile droite du Parti conservateur.
Sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur marque l’aboutissement de son ascension au sein d’une formation politique où elle s’est distinguée par ses prises de position en faveur d’une politique plus stricte de contrôle des flux migratoires, alors que le pays fait face à un nombre croissant de migrants clandestins traversant la Manche. Des idées qui détonnent du fait de ses origines.
À 53 ans, James Cleverly devient le premier Noir à conduire la diplomatie britannique. Il aura fort à faire : guerre entre la Russie et l’Ukraine, statut de l’Irlande du Nord après le Brexit, négociations avec l’Union européenne… Les dossiers sont complexes. Figure peu connue sur la scène internationale, James Cleverly, avait déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État chargé de l’Europe et de l’Amérique du Nord entre février et juillet 2022. Juste avant de prendre la tête du ministère des Affaires étrangères, il était en charge depuis deux mois du portefeuille de l’Éducation nationale. Sa nomination sonne comme une consécration pour celui qui est entré au parlement en 2015.
C’est en 2002 qu’il rejoint le Parti conservateur, alors dirigé par Iain Duncan Smith. Né d’une mère infirmière originaire de Sierra-Leone, James Cleverly a été élevé dans une famille modeste du sud-est de Londres. Diplômé de l’université de Thames Valley, il entame une carrière dans l’édition, après un bref passage dans l’armée britannique comme officier réserviste.
Notons que l’entrée au gouvernement de James Cleverly est une récompense pour sa loyauté envers la Première ministre, qu’il a soutenue dans son duel face à Rishi Sunak, l’autre candidat à la succession de Boris Johnson. Au sein du gouvernement, l’ancien officier de réserve travaillera en étroite collaboration avec Liz Truss, qui souhaite conduire personnellement la politique étrangère depuis le 10 Downing Street.
Zangouna KONE