(CROISSANCE AFRIQUE)-Depuis trois jours l’Institut du Sahel et ses partenaires sont conclave à Bamako, dans le cadre d’un atelier de formation. Cette session a réuni les scientifiques, experts, agronomes, spécialistes du changement climatique au Mali pour mettre en exergue un franc débat axé sur des questions cruciales du Sahel. Il s’agira pour INSAH de repositionner ses actions sur des projets de Recherche visant une relance « stratégique » Régionale. Selon les participants ces trois jours de réflexion permettront de relancer les objectifs stratégiques de l’INSAH au dans la région. Ils visent également à redonner à cette institution son rôle central dans économique soutenable.
« Nous avons mis en place 3 groupes repartis dans les différentes salles. Chaque groupe est composé d’un président et d’un secrétaire qui doivent prendre des notes pour que le rapporteur soit fidèle. À l’instar des autres groupes puisque nous travaillons sur la même thématique, nous travaillons sur ce que les consultants ont proposé pour un INSAH nouveau dont nous sommes entrain de retravailler, faire des propositions pour voir s’il faut valider ou s’il faut amender ces propositions parce que nous sommes les principaux acteurs de cet INSAH. Donc ils ont fait des propositions, il nous revient en ce moment de travailler, de parcourir chaque point leur proposition pour voir si ça convient à ce que nous voulons que l’INSAH soit », a déclaré Dr. Drissa Sérémé, chercheur, Directeur de l’institut de l’environnement et de Recherche Agricole du Burkina Faso.

Il faut signaler que l’INSAH a pour mission d’animer les recherches agricoles régionales et d’appuyer un socle rénové gouvernance modernisée, mandat clarifié, partenariats structurés, ressources humaines renforcées, modèle pleinement intégré à l’écosystème de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et au Sahel. L’ambition est claire: faire de l’INSAH un centre d’excellence scientifique crédible. Aussi, l’INSAH veut désormais mener des reformes innovantes pour couronner l’avenir. Pour que cette réforme « ne soit pas une tentative de plus sans lendemain, le soutien résolu di Secrétariat exécutif du CILSS est indispensable. Son implication déterminera la capacité I’INSAH à se réinventer et à contribuer efficacement à la transformation agricole régionale ».
« J’ai retrouvé ici, des experts qui ont travaillé au CILSS bien avant moi, qui pourraient avoir des correctifs pour un repositionnement de l’institut du Sahel dans l’espace CILSS, parce que le CILSS compte deux institutions spécialisées. Une institution basée à Bamako qui est l’INSAH sur laquelle nous travaillons, et une autre institution qui est le Centre Régional AGRHYMET qui se trouve à Niamey, le tout piloté à partir du siège à Ouagadougou », souligne Pr. Bretaudeau Alhousseïni, ancien secrétaire exécutif du CILSS, et d’ajouter que « Je pense que le repositionnement de l’INSAH qui, depuis, le départ était appelé à s’orienter vers les actions de Recherche est entrain d’être examiné et peaufiné pour que l’INSAH retrouve son mandat initial qui était l’appui au niveau des différents programmes de recherche dans les États membres. Il s’agit de faire une mise en cohérence avec ce qui se fait au niveau des États pour tirer les meilleurs bénéfices pour les populations », a-t-il affirmé.
En perspective, l’INSAH s’est focalisé sur l’analyse qualitative met en évidence plusieurs limites majeures, notamment : « des capacités opérationnelles réduites, avec un effectif insuffisant et des profils d compétences souvent inadaptés aux priorités stratégiques; une dépendance accrue au personnel de projet, soumis à des contrats précaire compromettant la stabilité et la continuité des fonctions clés ; un taux de rotation élevé du personnel, entravant la capitalisation des acquis transmission des savoirs et la consolidation d’une mémoire institutionnelle durable; l’absence d’une stratégie claire de renouvellement générationnel, en dépit recommandations issues des précédentes réformes; et une production scientifique très faible, en décalage avec régional de recherche ».
« Ces échanges scientifiques de haut niveau à travers lesquels, ils essaient ensemble de trouver les voix et les moyens pour repositionner l’INSAH en tant que institution spécialisée du CILSS. Pour lui, c’est des échanges qui les ont permis de voir l’écosystème des institutions de recherche et des SNRA avec lesquels l’INSAH collabore depuis des années », explique Dr Ibra Touré, Directeur Régional de CIRAD et représentant INRAE et AGREENUIM pour l’Afrique de l’Ouest. pour lui, « Il faudrait aussi revisiter, réinscrire sur le programme et l’agenda des institutions afin que l’INSAH arrive à jouer son rôle dans l’écosystème des acteurs et pouvoir répondre à la demande, à la fois des populations et des politiques au niveau de ses États membres ».
Dans un récent rapport provisoire, l’institut s’est focalisé sur un nombre d’entretient, notamment « Les entretiens ont été conduits en présentiel dans quatre pays (Burkina Faso, Mali. travers des entretiens semi-directifs auprès d’un panel diversifié et représentatif d’acteurs clés de Sénégal et Niger) et en distanciel avec les acteurs des autres États membres du CILSS et certaines personnes ressources », souligne le rapport provisoire de l’INSAH.
Notons qu’aujourd’hui, l’INSAH n’a aucun problème de Financement. Aux dires du docteur TOURE Ibra, « les financements sont là, les partenaires sont prêts, il faut qu’on ait une vision claire spécifique bien définie avec des idées pour aller chercher ensemble ce financement qui vont découler les ressources. Comme on dit il faudra d’abord restructurer cette Vision et les impacts que l’INSAH va apporter à la fois au niveau des populations sahéliennes avec toutes ses expériences par le passé mais également adressé aux politiques décisionnaires, des messages clés à la mise en œuvre des stratégies au niveau de nos États membres qui travaillent sur la souveraineté alimentaire nutritionnelle dans le contexte des enjeux qui sont de plus en plus compliqués. Il faut que l’INSAH et toutes les institutions de recherche arrivent à la rendre aux bénéficiaires », a t- il expliqué.
Reportage Signé: Daouda Bakary KONE et Kadidia Doumbia