(CROISSANCE AFRIQUE)-En Afrique du Nord, comme en Afrique de l’Ouest, l’initiative royale marocaine pour le Sahel consacre une politique offensive dans la région. Cette stratégie facilite des retombées géopolitiques. Elle se deroule au détriment de l’Algérie. Ainsi, les États du Sahel ont décidé de nourrire beaucoup d’espoirs en faveur de cette offre faramineuse aux yeux monde.
« L’approche militaire et sécuritaire pour traiter les problèmes des pays du Sahel est certes importante, mais demeure insuffisante », faisant observer « que les approches de développement sont à même d’offrir des solutions aux problèmes réels de ces États », a déclaré Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères.
Ainsi, le Maroc a accueilli la semaine dernière un sommet de quatre États du Sahel, avec pour thème: l’ouverture vers l’océan Atlantique. L’objectif est de leur faciliter le désenclavement grâce à un accès à la mer. En profitant des infrastructures du Royaume, les portes du commerce international leur seront ouvertes. L’offre marocaine a séduit le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Par ailleurs, le Niger, le Mali, le Burkina Faso subissent les affres du terrorisme qui menace leur existence. « Si nous arrivons à créer des conditions économiques prospères, nous aurons moins à lutter contre les défis inhérents à l’immigration et au terrorisme », a pour sa part estimé le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
Il faut signaler que cette initiative Royale est un vecteur important à même d’apporter une réponse économique et même géopolitique aux préoccupations inhérentes à la paix et à la sécurité, a-t-il dit, insistant sur la nécessité du respect de la souveraineté des pays et des choix stratégiques du Mali et de ses partenaires.
Poir sa part, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabés à l’extérieur, M. Karamoko Jean Marie Traoré a quant à lui salué une initiative qui répond « aux préoccupations des États du Sahel »
« Parce que l’enclavement reste une fragilité tant qu’il n’est pas transformé, l’Initiative Royale passe non seulement par la mise à niveau des infrastructures, mais aussi par la définition d’un certain nombre de facilités, notamment commerciales et douanières », a relevé M. Karamoko, poursuivant que l’initiative « améliorera les conditions non seulement pour le Sahel, mais également pour toute l’Afrique ».
« L’initiative du Roi Mohammed VI permettra, non seulement de développer les infrastructures des pays du Sahel, mais aussi un désenclavement interne et international de ces pays », le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, M. Bakary Yaou Sangaré.
A son tour, l’ambassadeur du Tchad au Maroc, M. Hassan Adoum Bakhit Haggar a souligné que le futur port de Dakhla Atlantique sera une infrastructure « extrêmement importante » dans le cadre de l’Initiative Royale pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique. Il signaler l’installation des banques et compagnies d’assurance marocaines s’imposent, puis se substituent aux entreprises françaises du même secteur qui se désengagent du continent.
Notons que l’initiative marocaine consacre la volonté du Royaume de recentrer sa coopération avec ses voisins du sud, depuis qu’il a réintégré l’Union africaine le 30 janvier 2017. En 2017, le Maroc avait officiellement manifesté sa volonté d’adhérer à la Cedeao. Depuis qu’il a soumis sa candidature au 51ᵉ sommet de Monrovia, le dossier coince. Au-delà de la géopolitique, la présence économique marocaine s’est renforcée dans beaucoup d’États d’Afrique de l’Ouest et du centre.
Pour rappel, le même dynamisme est aussi perceptible dans les télécoms, le BTP, les mines, l’agriculture et l’agroalimentaire, etc. Le royaume est devenu ainsi le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le deuxième à l’échelle du continent Africain.
Daouda Bakary KONE