(CROISSANCE AFRIQUE)-ier, j’ai visité un hôpital public dans une capitale africaine accompagné d’un patient. Ce dernier voulait juste faire une radiographie pour avoir plus d’informations sur une tendinite douloureuse.
Arrivés à l’hôpital, un agent nous informa comme d’habitude que la machine était en panne et nous indiqua une clinique privée pas si loin qui était en mesure d’offrir ce service.
Les hôpitaux en Afrique sont sous équipés et souffrent de véritables problèmes de gouvernance. Dans celui que j’ai visité, on ne lésine pas sur les moyens pour entrenir les espaces verts, mettre aux normes le restaurant, améliorer les salles d’attente. Tout ceci au détriment de l’essentiel à savoir renforcer les plateaux techniques, rendre les médicaments plus accessibles, améliorer les conditions de travail du personnel sanitaire etc..
Au delà de cet aspect, nous pensons que les réflexions devraient être organisées autour de comment amener des populations pauvres, souvent
malades, à d’avantage consommer les produits alimentaires locaux et à mieux utiliser les médicaments et savoir-faire traditionnels.
Un dicton populaire dit que ce dont nous avons besoin pour ameliiorer notre santé se trouve en général dans notre environnement immédiat. Dans un pays comme le Sénégal, des fruits secs pourtant peu chers et si riches en vitamines, comme le soump, le siddem, le néw, le ditakh, sont constamment négligés.
En outre aussi, personne ne conteste les bienfaits du moringa, du bouye (pain de singe) du Bissap (oseille) , du tamarin mais hélas l’on préfère les sodas et les jus de fruits à fort ajout de produits chimiques importés d’ailleurs.
Un jour, un de mes collègues libanais qui avait un problème de constipation m’a laissé entendre qu’il avait utilisé des médicaments conventionnels pour traiter sa pathologie sans succès. Finalement, nous lui avons recommandé de faire une petite décoction à base de tamarin. Dix minutes après, son problème était résolu.
Il faut dire que les firmes pharmaceutiques manifestent peu d’intérêt par rapport aux pathologies tropicales comme le paludisme qui ne rapportent pas suffisamment au plan financier.
Aussi, à l’occasion des journées mondiales sur telle ou telle maladie (diabète par exemple), il n’est pas rare de voir les médias présenter les pathologies de manière si alarmante uniquement pour faire peur et créer la psychose. Est ce le fruit de lobbying extérieur ? Je ne saurais le dire.
Les délégués médicaux qu’on privilégie dans les centres de santé au détriment des patients urgents c’est aussi un problème.
Sur le continent, l’OMS estime à 2 400 milliards de dollars par an le manque à gagner dû à l’état de santé des populations.
Les États devraient mieux organiser le secteur de la santé autour des valeurs et savoir- faire ancestraux afin de réduire les taux de mortalité.
Nos grands parents vivaient longtemps et en bonne santé
Magaye GAYE
Économiste International