Le ministre des Finances du Soudan, Jibril Ibrahim, a annoncé le mercredi 9 mars 2022 qu’une bourse des métaux verra bientôt le jour dans le pays. Peu de détails sont disponibles pour le moment, mais le processus de création devrait être achevé d’ici la fin du mois, précise Reuters.
Il s’agit du dernier effort des autorités pour réglementer le secteur minier, particulièrement l’exploitation aurifère. Essentiellement artisanale, 70 à 80 % de la production nationale d’or (plus de 90 tonnes selon la Banque mondiale) quitterait chaque année le pays en contrebande, d’après des officiels du gouvernement.
« Nous, commerçants, demandons à être autorisés à exporter la totalité de la quantité d’or et refusons de donner 30 % à la Banque centrale du Soudan […]. Nous demandons que la Banque centrale traite avec nous en fonction du prix du marché », A déclaré Mohamed Tabidi, bijoutier réputé et l’un des principaux marchands d’or de Khartoum.
Pour réduire le phénomène, l’Etat a autorisé en janvier 2020 les producteurs locaux à exporter une partie de leur production, alors qu’ils étaient jusque-là obligés d’en vendre la totalité à la Banque centrale. Cette décision n’avait pas alors suffi à les contenter, en raison notamment d’un taux de change livre soudanaise/dollar US jugé « irréaliste », selon l’Agence ecofin.
Pour rappel, le Soudan est régulièrement cité comme le 3ème producteur d’or en Afrique. Selon l’Agence ecofin, une grande partie de ses exportations échappe néanmoins aux canaux officiels, ce qui limite la contribution du secteur minier aux recettes de l’Etat.
Zangouna Koné