(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, la junior-minière australienne Sundance Resources, a obtenu son permis d’exploitation à travers un décret signé par le président Paul Biya le 5 Septembre 2022. Les estimations initiales du potentiel du gisement font état d’au moins 480 millions de minerai. Cette décision confirme le premier développeur du projet qui a été à son tour validé confirmée par des sources diverses au sein des administrations camerounaises impliquées dans le processus. Des polémiques rocambolesques autour de cette affaire restent entières.
Il s’agit d’une attribution qui suscite un certain nombre d’interrogations. Pourtant, la capacité réelle du développeur à gérer un projet de cette envergure reste confuse. Par ailleurs, le président Paul Biya signait un décret attribuant le permis d’exploitation du gisement de fer de Mbalam à la société Cameroon Mining Company Sarl (CMC) en mi-Aout 2022.
La Cameroon Mining Company Sarl a été Créée seulement le 16 mars 2022, selon Sundance Resources, une filiale de Coconut Logic Holdings Pte Ltd. Ce véhicule d’investissements basé à Singapour contrôle également le capital de Bestway Finance, dirigée au Cameroun par Alexandre Mbiam, fils de l’avocat Emmanuel Mbiam. Ella a été vréée fin 2020, Bestway Finance a déjà, en partenariat avec le Chinois AustSino, raflé tous les contrats d’infrastructures liés au projet de Mbalam (construction du chemin de fer de 510 km entre Mbalam et Kribi et concession du terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi).
« Grâce au permis d’exploitation portant le numéro 2022/395, Bestway Finance et sa maison-mère prennent ainsi le contrôle total (volets minier et infrastructurel) du gigantesque projet minier de Mbalam-Nabeba (Cameroun et Congo-Brazzaville) comme Sundance Resources à l’époque. En effet, depuis 2021, le gouvernement congolais a éjecté de ce projet Congo Iron, filiale locale de Sundance Resources, au profit de Sangha Mining, une filiale de Bestway Finance », rapporte l’Agence ecofin.
Plusieurs sources estiment que l’attribution du permis à CMC Sarl est survenue après la signature, le 31 mars 2022, de la convention minière entre cette entreprise et l’État du Cameroun. Ce qui pousse Investir au Cameroun à se demander comment cette entreprise a réussi l’exploit, 2 semaines seulement après sa création, de signer une convention minière conditionnée par la présentation à l’État de rapports d’exploration actualisés, d’études de faisabilité et environnementales, etc.
A son tour, la société Sundance Resources, «aucune preuve n’a été trouvée concernant cette convention ni sur des travaux antérieurs de Cameroon Mining Company?» sur le projet minier de Mbalam-Nabeba. À moins que, suppute une source interne au secteur minier local, le bénéficiaire du permis d’exploitation se soit simplement inspiré des travaux antérieurs sur le projet, réalisés par Sundance Resources, pour obtenir sa convention minière.
Notons qu’une telle hypothèse est propre à aggraver le contentieux ouvert devant une juridiction arbitrale internationale par Sundance, contre le Cameroun et le Congo. Ces deux États sont accusés d’avoir illégalement exclu la junior-minière australienne du projet, bien que cette dernière, pendant environ 7 ans et de nombreuses prolongations des délais de caducité des accords avec ces États, n’ait pas pu accrocher des partenaires financiers pour passer à la phase opérationnelle du projet.
Pour rappel, au Cameroun fleurissent depuis des années des entreprises minières très ambitieuses de prime abord, mais qui s’avèrent généralement être de simples spéculateurs, incapables de mener jusqu’au bout les projets à eux confiés.
Zangouna KONE