(CROISSANCE AFRIQUE)- Afrique de l’ouest, les représentants de la Côte d’Ivoire, du Togo et du Bénin se sont réunis à Abidjan, sous l’égide du Groupe de la Banque mondiale, pour participer à un sommet régional d’une grande importance, centré sur le développement du gaz naturel dans la région, le dimanche 7 Décembre 2025.
Au cours de cette rencontre stratégique, ces pays ont engagé des négociations visant à unir leurs efforts dans le but de sécuriser un approvisionnement en gaz naturel qui soit à la fois fiable et compétitif, un impératif qui est essentiel pour soutenir leurs ambitions collectives en matière d’accès à l’électricité pour leurs populations.
Dans un contexte où la majorité des systèmes électriques dans cette partie du monde dépendent encore fortement des centrales thermiques, la question de l’approvisionnement en gaz naturel a émergé comme une contrainte significative. Cette problématique fragilise non seulement la viabilité des investissements, mais elle limite également la capacité des États à répondre à une demande énergétique croissante, et ce, dans une région où la nécessité d’une transition énergétique vers des sources moins polluantes et plus durables devient de plus en plus pressante.
Hôte du sommet, Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a réaffirmé sa volonté de jouer un rôle moteur et déterminant au sein de la région ouest-africaine. Forte de récentes découvertes portant ses ressources gazières à une estimation comprise entre 8 et 10 trillions de pieds cubes (Tcf), la Côte d’Ivoire dispose désormais d’une base solide et prometteuse pour alimenter non seulement sa propre production domestique en énergie, mais aussi celle de ses voisins immédiats qui pourraient bénéficier de ces ressources stratégiques.
« L’utilisation de ces ressources pour satisfaire nos besoins énergétiques et pour ceux de la sous-région est une priorité absolue pour le Président de la République, » a insisté Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, soulignant ainsi l’engagement de son gouvernement envers une politique énergétique inclusive et collaborative. Le pays, pionnier de l’utilisation du gaz naturel pour produire de l’électricité dès le milieu des années 1990, possède une expérience précieuse qui peut le positionner comme un acteur clef et un partenaire incontournable dans le cadre d’une alliance stratégique avec les deux États voisins.
Pour le Groupe de la Banque mondiale, par la voix de son Vice-Président pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, il est essentiel de reconnaître que le gaz reste un levier central dans le développement énergétique de la région : étant moins coûteux que d’autres sources d’énergie traditionnelles comme le pétrole ou le charbon, il est néanmoins encore sous-exploité de manière coordonnée, ce qui représente une opportunité considérable pour une meilleure intégration régionale. L’institution encourage explicitement les nations voisines à travailler ensemble pour tirer le meilleur parti de ces ressources, afin de promouvoir une croissance durable et de soutenir les initiatives de développement socio-économique dans toute l’Afrique de l’Ouest.
L’engagement affiché par les partenaires, qui s’inscrit parfaitement dans le cadre de l’initiative M300 visant à fournir un accès fiable à l’énergie à 300 millions d’Africains d’ici l’horizon 2030, revêt une nature multiforme et dynamique. Cet engagement se manifeste non seulement par une assistance technique indispensable, mais aussi par un soutien financier significatif destiné à développer les infrastructures logistiques essentielles qui faciliteront cet objectif ambitieux.
De plus, des garanties de risques sont mises en place pour attirer les investisseurs privés, un élément clé pour mobiliser des ressources supplémentaires. Parallèlement, un appui aux réformes nécessaires dans le secteur énergétique est également envisagé, afin d’assurer une transformation durable et efficace des systèmes en place. « Nous sommes prêts à mettre à profit notre force de frappe, en mobilisant toutes nos branches, pour vous accompagner efficacement dans cette dynamique de coopération », a-t-il assuré, soulignant ainsi la détermination des parties prenantes à collaborer pour atteindre cet objectif crucial.
En outre, au terme de ces assises, les trois pays participant à cette initiative ont convenu de « mutualiser leurs efforts » afin d’importer du gaz et de produire de l’électricité dans un cadre partagé et intégré. Un groupe de travail technique a été constitué, réunissant les experts des trois États, ainsi que ceux de la Banque mondiale, et ce groupe devra approfondir les réflexions sur cette question cruciale « dans un délai d’un mois ».
« L’objectif est de saisir pleinement l’opportunité offerte par le Groupe de la Banque mondiale, non seulement sur le plan technique, mais également sur le plan financier ; le but étant de garantir une synergie efficace entre les ressources mobilisées et les besoins énergétiques croissants de la population », a-t-il conclu, soulignant l’importance d’une approche collaborative pour garantir le succès de ces efforts ambitieux.
La concrétisation de cette coopération, qui symbolise un engagement fort en faveur du développement énergétique, va sans aucun doute contribuer à accélérer l’accès à l’électricité dans les trois pays concernés, tout en s’inscrivant dans un cadre mutuellement avantageux qui privilégie les intérêts de chaque partie impliquée. Une telle avancée est d’autant plus significative qu’elle offre l’opportunité de transformer la vie de milliers de citoyens qui, jusqu’à présent, ont été privés d’une source d’énergie essentielle pour leur quotidien.
Notons que cette dynamique positive pourrait donc également stimuler une perspective encourageante qui devrait inciter à davantage de collaboration entre les pays de la région, renforçant ainsi les liens économiques, sociaux et culturels, et contribuant à une intégration régionale plus profonde et durable.
Yaya KONE

