(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, les recettes douanières ont atteint un impressionnant montant de 1 613 milliards de FCFA, soit environ (2,536 milliards de dollars) en 2024, marquant une augmentation significative de 13% par rapport à l’année précédente, 2023. NB: 1 dollars= 635,96 Franc CFA, ce jour, arrondi= 636 FCFA)
Cette progression de 186,4 milliards de FCFA, soit environ (293,08 millions de dollars) est largement attribuée à des efforts concertés de modernisation des procédures, permettant une efficacité accrue, ainsi qu’à une lutte renforcée contre la fraude qui érode souvent les bases fiscales du pays.
Aussi , les réalisations du Sénégal dans le domaine de la lutte contre la fraude sont notablement encourageantes, atteignant 67,8 milliards de francs CFA à la fin novembre 2024, ce qui représente une hausse frappante de 139,5% par rapport aux 28,3 milliards constatés à la fin décembre 2023, selon les données officielles de la Direction Générale des Douanes (DGD).
Ainsi, les droits de douane et les taxes collectés par l’administration douanière sénégalaise ont franchi le cap des 1 613 milliards de francs CFA en 2024, dépassant largement les 1 426,6 milliards enregistrés en 2023. Ce bond significatif s’explique non seulement par la modernisation des procédures douanières, qui inclut l’intégration de technologies avancées et la digitalisation, mais également par le renforcement de la lutte contre la fraude et la criminalité transnationale organisée, qui représentent un grand défi pour les finances publiques.
L’intégration des nouvelles technologies a permis non seulement une gestion plus dynamique des flux, mais aussi une transparence accrue dans les opérations douanières, instaurant une confiance tant au niveau national qu’international.
Par ailleurs, la digitalisation des procédures douanières joue un rôle crucial dans l’optimisation de cette institution, la rendant ainsi nettement plus efficace dans la collecte des revenus. Son impact est révélateur : les revenus augmentent non pas en raison d’une hausse des taxes douanières ou d’un paiement accru de la part des contribuables existants, mais principalement parce que de nouveaux acteurs, auparavant en dehors du radar fiscal, sont désormais inclus dans ce système de collecte.
« À long terme, il est envisageable qu’une digitalisation pleinement opérationnelle pourrait conduire à une réduction des taux de taxation douanière, en raison de l’élargissement de l’assiette fiscale, permettant à l’État de lever un montant plus important grâce à un plus grand nombre de contributions », a expliqué Boubacar Ba, Économiste.
Quant aux mesures visant à réduire la fraude, elles ont effectivement porté leurs fruits, avec des résultats tangibles notés par les autorités. Les réalisations en matière de lutte contre la fraude ont d’ailleurs atteint 67,8 milliards de francs CFA à fin novembre 2024, représentant une montée remarquable par rapport aux 28,3 milliards enregistrés à la fin décembre 2023.
Ce succès spectaculaire découle en partie du renforcement des capacités opérationnelles et de la formation du personnel des douanes, qui, désormais mieux équipés, sont en mesure de mener des saisies significatives, comprenant notamment 2 681 kilogrammes de cocaïne découverts et des billets noirs d’une valeur de 11 milliards de francs CFA.
En effet, ces opérations témoignent d’une vigilance accrue et d’un engagement partagé pour combattre la criminalité qui menace la stabilité économique du pays.Dans une nation efficace, le rôle des douanes va bien au-delà de la simple collecte de revenus.
Toutefois, elles ont la responsabilité cruciale de s’assurer que les produits importés respectent minutieusement les normes établies par le pays, tout en percevant les taxes correspondantes, contribuant ainsi à la régulation du marché. Il est donc impératif de disposer d’un service douanier qui soit non seulement performant, mais aussi transparent et résolument intégré dans le cadre d’une administration publique qui prône l’efficacité.
« Il faut signaler qu’un service douanier digitalisé permet une interaction simplifiée avec les acteurs économiques, soutenant la croissance et garantissant une concurrence loyale sur le marché », Selon Boubacar Ba, Économiste.
En outre, la maîtrise de l’assiette de taxation, en particulier sur les véhicules et les importations du secteur informel, a joué un rôle non négligeable dans ces résultats probants. Il est à noter que, selon les données fournies par le bureau du guichet unique de dédouanement des véhicules, 136,6 milliards de francs CFA ont été collectés en 2024, témoignant d’une hausse significative de 24,2% par rapport à l’année précédente.
Notons que cette réalité illustre l’importance de ciblage des mesures fiscales envers le secteur informel, un secteur que l’on estime substantiel en termes d’économie non déclarée, et qui, historiquement, a échappé à toute forme de régulation.
Mariam KONE