(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, le gouvernement se concentre sur l’exploitation des avantages significatifs découlant du Forum africain sur les systèmes alimentaires, qui s’est déroulé à Dakar du 31 août au 5 septembre 2024. Cet événement a réuni des experts, des politiques et des leaders du monde entier pour discuter des enjeux critiques et des opportunités concernant les systèmes alimentaires sur le continent africain.
Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage (MASAE) a profité de cette occasion pour nouer des partenariats stratégiques afin de renforcer le secteur agricole national. Ainsi, le mardi 9 septembre 2025, a été scellée une Convention-Cadre de Partenariat avec The Cornerstone Group – Hajib Al Shams Joint-Venture, un groupe émirati de renom spécialisé dans les initiatives innovantes.
Ce partenariat porte sur un montant substantiel de 300 millions, distribué sur une période de six ans. Ce financement considérable est explicitement destiné à la modernisation de l’agriculture sénégalaise, notamment par l’intégration des technologies liées aux énergies renouvelables.
Le modèle de mise en œuvre choisi est le modèle Build–Operate–Transfer (BOT), une approche adoptée par le Gouvernement du Sénégal. Après la période de six ans, les infrastructures énergétiques seront transférées aux producteurs sénégalais ainsi qu’au secteur privé, un acte qui garantit non seulement l’autonomisation locale des acteurs agricoles, mais aussi la durabilité et l’efficacité des ressources sur le long terme.
Ce projet est emblématique d’une vision de développement économique qui privilégie l’innovation, la durabilité, et l’implication des communautés locales dans la gestion et l’exploitation des ressources, assurant ainsi un avenir prometteur pour le secteur agricole sénégalais et la sécurité alimentaire du pays.
L’accord englobe un large éventail de volets stratégiques essentiels. En premier lieu, il s’agit de la solarisation des exploitations agricoles, des unités d’élevage, des sites aquacoles, ainsi que des laboratoires d’analyse, ce qui permettra une transition vers des énergies renouvelables et une réduction de la dépendance aux sources d’énergie traditionnelles coûteuses et polluantes.
De plus, l’accord vise à promouvoir activement des solutions innovantes de bioénergie, telles que la production de biogaz et l’utilisation de biofertilisants, en vue de réduire l’empreinte carbone du secteur agricole. Par ailleurs, le renforcement des capacités techniques des agriculteurs et des professionnels du secteur est également une priorité pour s’assurer que ces nouvelles technologies soient utilisées de manière efficace et durable.
Par ailleurs, l’accord prévoit aussi la monétisation des crédits carbone, dont les revenus seront affectés à un Fonds Agricole spécifiquement destiné à financer les assurances agricoles, un filet de sécurité essentiel pour les agriculteurs en cas de crise. Enfin, la coopération internationale en recherche et innovation est un pilier de cet accord, visant à catalyser le développement de solutions agro-technologiques de pointe.
À travers cette initiative ambitieuse, le Sénégal manifeste clairement sa volonté résolue de renforcer sa souveraineté alimentaire, sa résilience face aux changements climatiques et la prospérité économique de ses communautés rurales. Cela s’inscrit pleinement dans la vision présidentielle et conformément aux lignes directrices ambitieuses du Plan Sénégal 2050. Dans le même ordre d’idées, le pays a récemment célébré avec fierté le lancement officiel des activités de KickStart International sur son territoire.
Notons que cette initiative vise à moderniser et à accroître la rentabilité de l’agriculture familiale, essentielle à la subsistance de nombreuses familles sénégalaises. De ce partenariat prometteur, on attend la mise en œuvre de solutions concrètes, innovantes et accessibles qui accompagneront les producteurs agricoles.
Korotoumou Sylla