(CROISSANCE AFRIQUE)-La mission du Fonds monétaire international (FMI) à Dakar, clôturée le vendredi 3 mai 2024, marque un moment crucial pour l’économie sénégalaise.
Conduite par Gemayel Edwards, cette mission révèle une réalité économique teintée d’incertitudes politiques exacerbées par l’élection présidentielle récente, ayant engendré un ralentissement de la croissance économique au premier trimestre de 2024. La projection de croissance initiale a été revue à la baisse, soulignant l’impact significatif du contexte électoral sur l’activité économique du pays.
Ainsi, les élections présidentielles ont traditionnellement un impact notable sur l’économie des nations, et le Sénégal n’échappe pas à cette règle. Selon Edawrds, la croissance de l’activité économique a été plus faible que prévue en raison de la prudence à la fois des entreprises, qui ont différé leurs investissements, et des consommateurs, qui ont réduit leurs dépenses. Cette période d’incertitude politique a conduit à une révision des prévisions de croissance pour 2024, passant de 8,3 % à 7,1 %.
Pour contrebalancer ce ralentissement de la croissance et atteindre un déficit budgétaire de 3,9 % du PIB en fin d’année 2024, le FMI recommande l’adoption de mesures ambitieuses. Ces mesures incluent la rationalisation des dépenses fiscales et l’amélioration de l’efficacité des dépenses. Un budget rectificatif est suggéré pour atteindre l’objectif de déficit budgétaire régional de 3 % du PIB en 2025.
En outre, le FMI insiste sur l’importance des réformes structurelles, notamment la révision de la formule de détermination des prix des produits pétroliers et la réalisation d’un audit de la compagnie d’électricité Senelec. L’introduction d’une nouvelle grille tarifaire pour l’électricité, incluant un tarif social pour les ménages vulnérables, est également mise en avant comme une étape cruciale pour soutenir l’économie.
La position du Sénégal sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) est un autre enjeu majeur souligné par le rapport du FMI. Les progrès dans les mesures visant à sortir le pays de cette liste sont jugés positifs. Cette avancée reflète à la fois le sérieux des autorités sénégalaises dans la mise en œuvre des réformes économiques et leur engagement envers les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
En somme, le rapport du FMI dresse un tableau complexe mais empreint d’espoir pour l’économie sénégalaise. Malgré un début d’année marqué par l’incertitude et un ralentissement économique, des mesures ambitieuses et des réformes structurelles s’avèrent prometteuses pour redresser la situation.
Pour rappel, la collaboration du Sénégal avec des institutions internationales comme le FMI démontre une volonté de renforcement économique qui, si elle est poursuivie, pourrait mener à une croissance inclusive et durable pour le pays.
Daouda Bakary KONE
