(CROISSANCE AFRIQUE)-La Banque ouest-africaine de développement (BOAD), une institution financière régionale au service du développement de l’Afrique de l’Ouest, s’impose depuis plus de cinquante années comme un acteur majeur du financement des économies des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
En intervenant activement et avec détermination dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures modernes, la gestion efficace de l’énergie, l’amélioration des systèmes de santé, le développement de l’éducation et la progression de l’agriculture, elle accompagne les États membres dans leurs efforts de croissance durable et inclusive, misant sur l’avenir du continent. Cet engagement va bien au-delà du simple soutien financier, car il représente une approche intégrée qui vise à transformer les structures économiques et sociales existantes en leviers de progrès.
Sous la direction visionnaire de Serge Ekue, la BOAD a approuvé des financements cumulés impressionnants à hauteur de 100 milliards de FCFA, ciblés spécifiquement pour le secteur agricole et la sécurité alimentaire au titre de l’année 2024 et du premier semestre 2025, selon les données consultées par Croissance Afrique.
Aussi, ces investissements significatifs ont pour objectif de soutenir et dynamiser la production agricole, renforcer les filières stratégiques essentielles pour l’économie régionale, et améliorer de façon tangible les conditions de vie des populations rurales. Ils visent aussi à garantir une sécurité alimentaire robuste, aspect crucial pour assurer la résilience et la prospérité des communautés face aux défis mondiaux actuels.
En l’année 2024, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a mis un accent particulier sur deux initiatives majeures qui ont marqué l’année. Le Togo s’est imposé comme le principal bénéficiaire, recevant une enveloppe de 30 milliards de FCFA destinée à la deuxième phase du Projet de transformation agroalimentaire en cours.
Ce vaste programme avait pour but de stimuler une croissance agricole inclusive, de diminuer la dépendance aux importations alimentaires et de renforcer des filières stratégiques telles que le riz, le maïs, le soja, le sésame, le poulet de chair ainsi que la noix de cajou, qui sont des produits ayant une importance capitale pour l’économie locale. Grâce à cette injection financière, 800 000 personnes sur le territoire togolais ont vu une nette amélioration de leurs conditions de vie, avec un impact significatif sur la moitié de la population féminine.
Parallèlement, 10 000 habitants ont désormais accès à une eau potable salubre et 10 000 autres peuvent désormais bénéficier d’un accès fiable à l’électricité, apportant ainsi des améliorations notables aux infrastructures de base. De l’autre côté de la région, au Sénégal, une somme substantielle de 25 milliards FCFA a été allouée à la deuxième phase du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeurs connu sous le nom de PROVALE-CV.
Ce projet avait pour mission de restaurer la fertilité des sols afin d’améliorer la production agricole. Il visait également à intensifier l’élevage et l’aquaculture tout en augmentant les revenus des communautés locales qui dépendent de ces activités pour leur subsistance. Cette approche intégrée du développement rural promet de catalyser une transformation économique et sociale durable pour les bénéficiaires, qui pourront tirer avantage d’une agriculture revitalisée et d’une production accrue.
Le projet ambitieux en question devait initialement générer un total impressionnant de 17 000 emplois directs, avec en parallèle la création de 33 000 emplois indirects, une initiative dont 60 % des opportunités étaient spécifiquement conçues pour les femmes, promouvant ainsi leur intégration dans l’économie grandissante, et 30 % dédiées aux jeunes en tant que force dynamique de changement. Ce projet phare met en lumière l’importance cruciale de l’inclusion dans le cadre de la croissance agricole, soulignant que la diversification et la participation de tous les segments de la société sont essentielles pour le développement durable.
Pour la première moitié de l’année 2025, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a pris des mesures significatives en investissant 45 milliards de FCFA pour financer trois projets de grande envergure. Les efforts ont été particulièrement concentrés sur la Côte d’Ivoire, qui a réussi à attirer un financement important de 30 milliards de FCFA. Ce montant substantiel a été utilisé pour booster ses campagnes agricoles stratégiques, témoignant de l’engagement du pays à développer son secteur agricole. La somme allouée a été répartie entre deux industries clés : la campagne cotonnière 2024-2025 orchestrée par Ivoire Coton SA et la campagne cacao 2024-2025 pilotée par Atlantic Cocoa Corporation (ACC CI) SA, chacune jouant un rôle vital dans l’économie agricole du pays.
Ces précieux soutiens financiers ont été déterminants pour sécuriser l’achat des intrants indispensables au processus agricole, ainsi que pour améliorer la logistique et optimiser la commercialisation des produits, des étapes essentielles pour garantir une production réussite. L’objectif ambitieux était de valoriser et de commercialiser une vaste quantité de produits : 367 000 tonnes de coton graine, aux côtés de 154 000 tonnes de coton fibre et enfin, 30 000 tonnes de précieuses fèves de cacao.
Grâce à ces efforts concertés, l’impact positif sur la communauté locale a été énorme : plus de 6 millions de personnes ont vu leurs moyens de subsistance renforcés grâce à ce projet, tandis que près de 3 000 emplois, tant directs qu’indirects, ont été consolidés. Ces actions ont contribué à stabiliser l’économie locale et ont permis d’améliorer les conditions de vie de nombreuses familles, illustrant ainsi la puissance de l’investissement stratégique dans le secteur agricole, et la manière dont il peut transformer des vies sur une grande échelle.
Le Mali, dans la dynamique de son développement sectoriel, a reçu une substantielle somme de 15 milliards FCFA destinée spécifiquement à soutenir la campagne cotonnière 2024-2025, orchestrée par la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT) SA. Cet apport financier considérable a non seulement facilité la collecte et l’égrenage de près de 600 000 tonnes de coton graine, mais a aussi joué un rôle crucial dans la préservation des moyens de subsistance de plus de 4 millions de personnes vivant dans les régions rurales en dépendance de l’agriculture cotonnière.
De plus, l’initiative a été la source de la création de 1 500 emplois permanents et de 3 000 emplois saisonniers, traduisant un effet d’entraînement significatif sur l’économie locale. Avec une valeur ajoutée directe de 5 milliards FCFA, l’impact concret de cet investissement de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) sur l’économie malienne et la vie quotidienne des populations concernées ne peut être sous-estimé.
Notons que cette campagne promet de renforcer l’industrie textile, favorisant ainsi le progrès économique et social du pays tout en assurant la pérennité de ceux dont les vies sont intimement liées à cette culture agricole essentielle.
Daouda Bakary KONÉ