‘(CROISSANCE AFRIQUE)- Code du travail du Mali : Quel outil de protection des travailleurs’’, voilà le thème d’un atelier de renforcement de capacité qui a réuni, le 10 juillet dernier à la Bourse du travail, des membres du Comité femme Uita-Mali. L’objectif de ladite rencontre était de mieux armer les participants pour une meilleure défense de leurs droits au travail, en exécutant correctement leurs devoirs.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par David Traoré, représentant le secrétaire général de la centrale syndicale Untm (Yacouba Katilé). M. Traoré avait à ses côtés la coordinatrice du Projet N°60567 (Comité femme Uita-Mali), Mme Soumaré Assétou Camara, et du représentant du coordinateur Uita-Mali.
Les participants (en grande majorité des femmes) sont venus des syndicats affiliés à l’Uita-Mali, notamment du Syndicat National de la Production (Synapro), du Syndicat National des Industries de l’Alimentation, de l’hôtellerie et du tourisme, des travailleurs de maison, du textile, des ambassades et ONG, de peau, cuire et plastic etc (Syniatha) et du syndicat des travailleurs domestiques et de l’Economie Informelle (Syntrdo/EC-IN).
Dans son mot de bienvenue en bambara, Mme Soumaré a fait une brève historique de l’Uita, qui, selon elle, a été créée depuis 1920 et regroupe près de 130 Etats, dont des pays africains : le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, le Nigeria. Elle a rappelé le soutien constant de l’Uita pour la coordination malienne, notamment au Projet N°60567. Assétou a remercié la centrale syndicale Untm (Union nationale des travailleurs du Mali) pour sa disponibilité et félicité les participants pour leur déplacement. Mme Soumaré n’a pas oublié dans son remerciement le formateur Amadou Samaké, qu’elle qualifie affectueusement ‘’le jeune syndicaliste retraité’’ pour son soutien et sa disponibilité.
Le représentant du coordinateur Uita-Mali et celui du secrétaire général de l’Untm ont tous rappelé l’importance de la formation et la maîtrise des textes dans la vie syndicale.
«L’éducation, la formation, la communication sont primordiales dans une relation surtout de travail. Le syndicaliste doit être très bien formé », a précisé M. David Traoré.
Selon lui, le Code du travail est la constitution du secteur privé. Il a vivement remercié, au nom de l’Untm, Mme Soumaré Assétou Camara pour son courage et dévouement pour la cause syndicale, surtout les plus marginalisés. Au cours de la journée, l’exposant Amadou Samaké, qui maîtrise bien son sujet, a oscillé entre la généralité sur les relations de travail aux conditions générales de travail (durée de travail, congés , salaire) en passant par les relations individuelles (le contrat de travail), les relations collectives de travail (le délégué syndicale syndical, le délégué du personnel et le comité d’hygiène et de sécurité).
Selon M. Samaké, la relation de travail est le lien entre les employeurs et les salariés. Elle existe quand une personne exerce une activité ou fournit des services sous certaines conditions et en échange d’une rémunération. L’existence d’une relation de travail, a-t-il souligné, est la condition qui détermine l’application des dispositions du droit du travail et de sécurité sociale concernant les salariés. En principe, a-t-il martelé, la relation de travail est matérialisée par l’établissement d’un contrat individuel de travail. Il a énuméré les éléments constitutifs du contrat de travail sans oublier de mentionner les différents types de contrats (contrat à durée déterminée CDD, et contrat à durée indéterminé-CDI) avec les obligations des parties au contrat de travail. Avec pour référence les articles du Code de travail, le formateur Samaké a évoqué les conditions de rupture du contrat de travail, CDD ou CDI ; la procédure du licenciement. Avec précision, il a détaillé la différence entre le délégué du personnel et le comité syndical, chacun avec ses modalités et missions. Selon le présentateur, le délégué du personnel a pour mission de : présenter à l’employeur toutes les réclamations individuelles ou collectives concernant les conditions de travail et la protection des travailleurs (salaires, accessoires, durée du travail, congé, repos, etc.), l’application des conventions collectives, de classifications professionnelles et de taux des salaires réglementaires, saisir l’inspecteur du travail de toutes plaintes ou réclamations concernant l’application des prescriptions légales et réglementaires dont il est chargé d’assurer le contrôle ; communiquer à l’employeur toutes suggestions utiles tendant à améliorer l’organisation et le rendement de l’entreprise. Quant au comité syndical, il a pour mission principale la défense des intérêts matériels, économiques et moraux de ses militants. S’agissant du comité d’hygiène et de sécurité il est chargé de procéder à une enquête à l’occasion de tout accident et de toute maladie professionnelle grave ; assurer le respect des dispositifs de sécurité avant toute implantation de matériel ou de machine ; procéder à de fréquentes inspections de l’établissement ; émettre des avis sur les règlements et consignes de sécurité de l’établissement, entre autres. Dans un langage accessible à tous (bambara), le présentateur a évoqué les conditions générales de travail, notamment la durée de travail, les congés et le salaire. Avec des questions des participants, il est revenu sur certains aspects de sa présentation.
H.TOGO