(CROISSANCE AFRIQUE)-À N’Djamena, la capitale du pays, « les manifestants ont attaqués des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l’Assemblée nationale » a-t-il ajouté qualifiant cette manifestation, interdite mercredi par les autorités, d’« insurrection ».
Le bilan meurtrier des manifestations contre le pouvoir à N’Djamena s’alourdit considérablement et s’élève à une « cinquantaine » de morts selon le gouvernement. Un premier bilan faisait état d’au moins cinq personnes « tuées par balle » ce jeudi 20 octobre dans la capitale tchadienne dans des affrontements opposant police et manifestants.
« Nous déplorons le recours à la force meurtrière contre les manifestants au Tchad. Les autorités de transition doivent garantir la sécurité et la protection des droits de l’Homme, y compris la liberté d’expression et de réunion pacifique. Les violations signalées doivent faire l’objet d’une enquête », a indiqué dans un tweet le Haut commissariat des droits de l’Homme de l’ONU.
Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), a « condamné fermement » la répression des manifestations, appelant « les parties au respect des vies humaines et des biens » et a « privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise », a-t-il réagi sur Twitter.
« Il est minuit ce 20 Octobre, leurs 18 mois sont terminés et ils doivent rentrer dans les casernes comme ils s’y sont engagés. Au lieu de cela, comme des voleurs ils viennent opérer dans la nuit, cherchant à bâillonner un Peuple debout pour la démocratie face au plan de dynastie », Succès Masra, un opposant politique.
Notons que Le bilan humain s’est considérablement alourdi. Initialement, un journaliste de l’AFP a vu les cadavres de cinq personnes, dont deux recouvertes du drapeau national et trois de draps blancs ensanglantés, allongées sur le sol de l’hôpital situé dans 7e arrondissement, épicentre des manifestations dans la capitale. Ces cinq personnes ont été « tuées par balle », a précisé à l’AFP le médecin-chef de l’hôpital de l’Union Chagoua, Joseph Ampil.
Pour rappel, La Croix-Rouge du Tchad a indiqué avoir déployé « une dizaine d’équipes » dans les arrondissements sous tension de la capitale. « Nous prodiguons les premiers soins et nous acheminons des dizaines de blessés en véhicule jusqu’aux hôpitaux », a déclaré à l’AFP son président, Khalla Ahmat Senoussi.
Korotoumou Sylla