En Afrique, la pandémie de la Covid-19 a accéléré la croissance des écosystèmes tech, qui avait déjà franchi une étape importante en 2019 en atteignant 2 milliards de dollars d’investissements – avant qu’un nouveau jalon ne soit atteint à la fin de l’année 2020 avec le rachat de la start-up nigériane Paystack par l’américain Stripe.
Pour renforcer cette dynamique prometteuse pour le développement à venir du continent, il est plus que jamais nécessaire d’y accompagner les talents numériques.
Dans un contexte économique de récession – une première depuis 25 ans pour certaines économies africaines – la tech constitue plus que jamais un levier pour l’émergence du continent. Cette dynamique nécessite cependant un nouveau partenariat entre les acteurs publics, privés et la société civile, mais aussi de véritables politiques de développement des talents numériques.
Fort heureusement, la population jeune et pléthorique du continent africain constitue son principal atout. Selon les estimations des Nations Unies, 30 millions de jeunes arriveront chaque année sur le marché du travail, d’ici 2030. Ce chiffre est considérable, et participe à augmenter les chances pour l’Afrique d’aller au bout d’une révolution digitale au sens littéral du termes – qui est d’ailleurs déjà en marche.
L’Afrique est pour sûr riche d’une jeunesse de « digital natives », née à l’ère du numérique, qui a des capacités innées à concevoir et utiliser les technologies, à les comprendre, et à se construire un avenir avec. Cette population est par ailleurs accoutumée aux initiatives entrepreneuriales. En effet, le continent, pour rattraper son retard en matière d’infrastructures, a dû miser sur le digital parfois même plus rapidement que les autres régions du monde.
En témoigne par exemple l’utilisation massive du mobile money. En outre, les conjonctures économiques parfois complexe ont fait du continent un vivier d’entrepreneurs. Rien qu’au Sénégal, les créateurs de projets individuels représentent 81,8% des 400 000 unités économiques recensées. Le terreau est, au vu de ces éléments, extrêmement favorable pour une transformation numérique d’ampleur. L’enjeu est maintenant de créer des emplois, en commençant par miser sur la formation de la jeunesse, force vive du continent.
En ce sens, des entreprises telles que le géant Huawei se sont engagées dans des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars américains à travers des programmes inédits, comme Seeds for the Future ou ICT Academy, qui bénéficieront à plus de 1.5 million de personnes dans 150 pays – parmi lesquels de nombreux pays africains.
L’initiative ICT Academy a déjà permis de former plus de 41 000 personnes rien que dans la région Northern Africa qui compte 28 pays. Pour ce faire, l’entreprise collabore avec les États africains dans l’accompagnement des talents en s’alignant sur les stratégies nationales à travers la signature d’accords-cadres avec les gouvernements.
C’est le cas par exemple en Égypte où Huawei a développé le programme iTB (ICT Talent Bank) visant à identifier une expertise en TIC parmi les néo diplômés. À ce jour, l’Égypte a signé plus de 70 ICT Academies, formé plus de 15 000 étudiants et obtenu près de 5 000 de certificats de compétences en TIC. Cela a permis au pays de combler les postes vacants d’ingénieurs dans les domaines technologiques les plus avancés tels que l’IA ou le cloud.
Néanmoins, bien que du Sénégal à la Tunisie en passant par le Maroc, le Rwanda, le Ghana ou le Cameroun, l’Afrique regorge de très bons codeurs et autres ingénieurs, l’un des grands enjeux reste l’employabilité de ces profils, encore altérée par les conséquences de la crise de la Covid-19.
Il apparait ainsi que l’une des priorités des instances de décisions africaines doit être de travailler aux côtés des investisseurs privés afin d’augmenter les ressources disponibles et ainsi contribuer à la formation, mais au financement des initiatives entrepreneuriales
des jeunes pousses issues du continent.
A l’heure où, au niveau mondial, 3/4 des cadres supérieurs affirment que le manque de compétences techniques est un obstacle à l’utilisation de certaines technologies, l’Afrique, où plusieurs millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché de l’emploi – peut être le terrain d’une révolution numérique d’ampleur, qui accélèrera son développement comme aucun autre phénomène économique.
Notons que les acteurs privés issus du continent doivent ainsi contribuer à la création d’emplois et à l’accompagnement de la jeune génération africaine, en intensifiant notamment leurs efforts pour recruter et former des personnes talentueuses dans des domaines porteurs, comme par exemple le cloud et l’Intelligence artificielle.