Contrairement à ce qu’attendaient les pays du groupe G5 Sahel, qui comprend (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Tchad) et des pays étrangers, France en tête, concernant l’efficacité de la stratégie sécuritaire élaborée par le groupe pour éliminer » groupes terroristes « djihadistes » dans la région du Sahel ou l’opération « Barkhane » qui a supervisé la France, ces organisations se développent jour après jour, comme Boko Haram et la branche d’Al-Qaïda au Maghreb, faisant peser une grave menace sur la sécurité et la stabilité du région et le continent africain dans son ensemble.
La situation sécuritaire dans les pays du groupe sahélien africain est devenue préoccupante, notamment à la lumière de la faible coordination sécuritaire entre les pays sahéliens, de la faiblesse du contrôle des frontières et de l’exploitation de la fragilité géographique de la région par les organisations terroristes, qui oscille entre vastes zones désertiques et zones tropicales dominées par les forêts, et les crises politiques que traversent certains pays du groupe, qui peuvent contribuer à approfondir la fragilité de leur situation générale, comme le Mali et le Burkina Faso, qui vivent dans des conditions précaires en raison des deux coups d’État militaires, qui pourraient encore compliquer la tâche de contrôle et de lutte contre les organisations terroristes.
D’autre part, nous avons constaté au cours de l’année 2021 comment le rôle français a décliné dans la région du Sahel africain, notamment après l’échec de l’opération « Barkhane » de la France et l’annonce de sa fin le 14 décembre 2021, date à laquelle elle a été composée. de cinq mille soldats, qui aidait l’État malien à faire face à l’extrémisme violent et au terrorisme, ce qui pourrait encore aggraver la crise et semer le chaos dans la région et entrer dans une spirale d’instabilité.
Il convient de noter que la région du Sahel reste l’objet des ambitions des pays étrangers en raison de l’abondance de ces richesses naturelles et minérales telles que l’or, l’uranium et le pétrole. Par exemple, le Mali est le troisième producteur africain d’or après l’Afrique du Sud et le Ghana, et le Niger est le troisième exportateur d’uranium au monde après l’Australie et le Canada, en plus du Nigeria, qui est le plus grand exportateur de pétrole. Tout cela a mis en concurrence les pays de l’Union européenne et de grands pays comme la Chine, les États-Unis et la Russie, et la concurrence pour en prendre la plus grande part et sécuriser l’approvisionnement en énergie est devenue une préoccupation pour ces différentes puissances internationales.
Ces préoccupations économiques des grands pays constituent une priorité et un facteur majeur de leur présence dans la région, et leur rôle dans la lutte contre les organisations terroristes n’est qu’une évidence, ce qui oblige les pays africains à prendre les choses en main, notamment le groupe G5 Sahel, avec l’aide de l’expérience d’autres pays de l’intérieur de l’Union africaine, où ce groupe reste dans la région, le cadre le plus approprié pour faire face au terrorisme.
Cela appelle un redoublement du soutien que l’Union africaine lui apporte, car elle a aujourd’hui plus que jamais besoin de ce soutien et d’un travail conjoint, immédiat et coordonné avec ses partenaires pour la sécurité de la région et la promotion de son développement économique, pour affronter les sources qui encourager l’extrémisme violent et le terrorisme, développer une vision stratégique dans le domaine de la sécurité, et se concentrer sur Les principaux défis à relever figurent parmi les multiples risques et menaces qui définissent la région.
Sur cette base, la coopération entre le Royaume du Maroc et le G5 Sahel est la seule voie possible pour faire face à l’extrémisme violent et à la menace terroriste, d’autant plus que le Maroc est un pays membre de l’Union africaine et un partenaire clé du groupe Sahel, qui a accumulé une expérience internationalement reconnue dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. Elle peut jouer un rôle essentiel et essentiel dans la sécurisation de la région du Sahel.
Il ne fait aucun doute que le Maroc s’est résolument engagé par l’expérience qu’il a accumulée en faveur de l’appui à une approche de coopération globale et harmonieuse au niveau continental dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme violent et la lutte contre le terrorisme, qui figure parmi les menaces les plus graves pour la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique, ainsi qu’au développement économique et social.
A cet égard, nous rappelons que le Maroc avait déjà participé au septième sommet des chefs d’Etat du Groupe des cinq Sahel, qui s’est tenu les 15 et 16 février 2021 à N’Djamena, au Tchad. Ce sommet a été l’occasion d’apprendre sur les questions de développement et le développement des cinq initiatives du Sahel, ainsi que la lutte contre les organisations terroristes dans la région. C’était aussi l’occasion pour le Maroc d’informer les pays participant au sommet de son plan pour faire face aux défis sécuritaires dans la région du Sahel.
A ce titre, le rôle du Maroc reste essentiel aux côtés du Groupe des cinq pays du Sahel pour bénéficier de son expérience réussie et internationalement reconnue dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, sachant que le Maroc est un pays africain soucieux du développement, de la sécurité et de la stabilité du continent sans ambitions pour sa richesse.
Dr Khaled Al-Sharqawi Al-Sammouni, Professeur à la Faculté de Droit de Rabat