(Tribune): les projets publics privés sur le transports de masse sont-ils vraiment rentables (Par Magaye Gaye économiste International)

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Ce week-end, en écoutant les médias, j’ai entendu des discours inattendus de la part d’économistes tendant à faire croire à la non rentabilité financière des sociétés de transport de masse dans le monde.

Le prétexte ayant justifié ces assertions est la polémique née du Train Express Régional (TER) suite à la sortie d’un article du Figaro formulant certaines critiques sur le projet.

Ces dires sur la non rentabilité financière des transports de masse ont même été confirmés par un ancien Ministre, actuellement Directeur général de la société de patrimoine du TER, la Senter qui préfère parler de rentabilité socio-économique.

Nous exprimons nos réserves sur de telles affirmations infondées, à notre avis, pour plusieurs raisons

1 la rentabilité financière des sociétés de transport de masse est bien possible particulièrement en Afrique où, du fait d’ une forte progression démographique et de la montée d’une classe moyenne,  la demande en service de transport est soutenue;  à cela s’ajoute un coût de main d’œuvre faible et des compétences disponibles. Bien entendu des paramètres comme le coût de l’énergie donc du carburant et les capacités de gestion rationnelle de telles structures peuvent être des variables d’ajustement. Sans oublier bien entendu l’état du parc.

2 Autour de nous, des sociétés de référence dans le système de transport de masse comme la SNCF et la RATP en France ont annoncé de bons résultats bénéficiaires. Pour la RATP 2021  207 millions €. Et pour la SNCF 928 millions en 2022.

3 une impossibilité de rentabilité financière d’un projet marchand public implique forcément la problématique de la pertinence pour les Etats d’ injecter de manière structurelle de l’argent public sous forme de subventions dans de tels projets non viables

Oui ces projets peuvent être rentables notamment ceux publics-privés du genre Train Express Régional au Sénégal où métro d’ Abidjan mais bien entendu sous quelques conditions 

1 S’abstenir de faire de ces projets des logiques de prolongement du développement industriel  des pays du Nord. Pourquoi au Sénégal, faire porter le nom de TER  au projet ? Transport express régional, généralement désigné par le sigle TER, est une marque commerciale de SNCF Voyageurs qui s’applique aux trains et autocars qu’elle exploite dans le cadre de conventions passées avec les région de France.

2 Bien détecter et maîtriser les surfacturations éventuelles. Ne prendre que le fournisseur le mieux disant. Une technologie de train utilisant les énergies fossiles ne peut coûter autant que celle électrique, Pourtant certains pays ont eu à réviser leur schémas technologiques vers le fossile en pleine période de mise en œuvre du projet sans que le coût de l’ investissement n’ait baissé?
Cela me semble un probleme de gouvernance

3 Au lieu d’aller vers des schémas de gestion des PPP par des sociétés étrangères qui coûteraient beaucoup pour la collectivité ( parfois jusqu’à 30 milliards de Fcfa par an cas de la Seter au Sénégal ) pourquoi ne pas, en phase d’ investissements, choisir les meilleurs cadres nationaux du secteur, les faire former suivant les meilleurs standards pour qu’ ils assurent la gestion. En faisant attention au contrôle, à l’impunité et à la sanction qui sont les talons d ‘achille de nos systèmes de gouvernance.

Les meilleurs  remèdes, selon nous, restent un bon aménagement du territoire et l’exploration des possibilités qu’offrent télétravail. Les Etats africains construisent en effet des infrastructures coûteuses qui sont toujours rattrapées par la croissance démographique. Les villes sont saturées et il faut stopper l’exode rurale.

Magaye GAYE

Économiste International 

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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