(CROISSANCE AFRIQUE)–Selon les données officielles du département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le taux d’endettement de l’union resterait au-dessus de 50% sur la période 2023-2026. Ainsi, le taux d’endettement public de l’Union maintiendrait sa tendance haussière, se situant à 54,6% en 2022, après 53,3% en 2021.
« Bien que ce taux soit en dessous du seuil de 70% retenu dans le cadre du PCSCS suspendu, son évolution rapide observée depuis 2015 doit interpeller les autorités en vue d’assurer sa viabilité et sa soutenabilité, à travers une gestion prudente et, surtout, une utilisation efficace des ressources mobilisées dans les secteurs porteurs de croissance et le renforcement du capital humain », renseigne le rapport de l’Union.
Par ailleurs, le document estime que les efforts de consolidation budgétaire des Etats membres se renforceraient, permettant à l’Union d’enregistrer un déficit budgétaire global de 4,9% du PIB en 2022, contre 5,7% en 2021.
Il faut signaler que ce déficit selon l’Uemoa devrait être inférieur ou égal à 3% du PIB à partir de 2024. Néanmoins, les performances des Etats membres en matière de mobilisation des ressources intérieures resteraient faibles, notamment en raison des besoins importants liés à la mise en œuvre des plans nationaux de relance économique et aux charges publiques (rémunération des salariés, intérêts sur la dette, etc.).
Quant à la reprise de l’activité économique de l’Union, elle se poursuivrait en 2022 avec une croissance de 6,0%, après 6,1% en 20211 , soit une révision à la baisse de 0,9 point de pourcentage (pp) et de 0,5 pp, respectivement, par rapport au cadrage macroéconomique de la Commission de mai 2021 et des prévisions issues des Etats membres dans le cadre du rapport d’exécution de la surveillance multilatérale (RSM) de décembre 2021.
Notons qu’en 2023, cette croissance est projetée à 7,6%, sous l’hypothèse de l’aboutissement des projets pétroliers au Niger et au Sénégal, entres autres, et à 6,5%, en moyenne, sur la période 2024-2026, grâce au dynamisme attendu de tous les secteurs d’activités, après une sortie progressive de la crise sanitaire.
« Les risques de correction à la baisse de cette croissance demeurent élevés pour les mois à venir, notamment en raison de(s) : (i) l’incertitude relative à la fin de la pandémie de Covid-19 ; (ii) conséquences des tensions inflationnistes sur la consommation et les revenus des populations ; (iii) la persistance, l’intensification et l’extension régionale des menaces sécuritaires ainsi que les effets du dérèglement climatique qui pourraient se traduire par la recrudescence des phénomènes de sécheresse et d’inondations ; (iv) l’impact des bouleversements politiques et institutionnels dans certains Etats membres et les implications des sanctions prises par les institutions communautaires en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel ; et (v) les retombées négatives des tensions géopolitiques en Europe », conclu, le département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure de l’UEMOA, à travers son rapport.
Daouda Bakary KONE