Selon un rapport du département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le taux d’endettement de l’Union ne devrait pas se réduire significativement sur la période 2022-2026, par rapport à son niveau atteint en 2020 et 2021. Dans son rapport de fiscalité intérieure, l’UEMOA estime que le taux d’endettement global des 8 pays membres se situerait à 54,6% en 2022, après 54,3% en 2021. « Sur le reste de la période, le taux d’endettement ressortirait à 54,1% en 2023 et, respectivement, à 53,2% et 52,5% puis 53,5% en 2024, 2025 et 2026 », selon le rapport.
Cette situation s’expliquerait selon la communauté économique régionale par un besoin de financement des déficits induits par la conduite des grands projets structurants. « Toutefois, même si les Etats membres font de plus en plus montre d’une bonne qualité de signature sur le marché financier régional, et même à l’international, en levant d’importantes ressources, les autorités doivent assurer l’utilisation effective desdites ressources pour la réalisation efficace des investissements, mais également la poursuite des actions destinées à garantir la viabilité de la dette publique », souligne le rapport de l’Union économique et Monétaire Ouest Africaine.
Concernant, les risques et recommandations de politiques économiques, l’UEMOA continue de faire preuve d’un niveau de résilience appréciable face aux différentes situations difficiles qu’elle rencontre (crises sécuritaire et sanitaire, impact du dérèglement climatique, etc.) en affichant des taux de croissance relativement élevés.
Il préciser que le montant des dépenses publiques continuerait d’être important pour financer les projets d’investissement retenus dans le cadre des plans nationaux de développement et faire face aux charges incompressibles (salaires et intérêts de la dette, notamment). Dans la même dynamique, les dépenses publiques de l’Union devraient s’établir à 22,3% du PIB en 2022 et, en moyenne, à 21,1% sur la période 2023-2026. En somme, le déficit budgétaire global ressortirait à 4,9% du PIB en 2022, puis à 3,9% en 2023, ensuite à 3,0% en 2024 comme en 2025, et 2,8% en 2026.
Notons par ailleurs que les performances attendues dans le recouvrement des ressources intérieures pour faire face aux besoins et atteindre la consolidation budgétaire2 restent sujettes à de multiples facteurs dont la conduite efficace de réformes. Ainsi, l’UEMOA explique que si les ressources ne sont pas mobilisées de manière conséquente, cela pourrait fragiliser davantage la situation des Etats membres et les contraindre quant au respect de leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers.
Daouda Bakary KONE