(CROISSANCE AFRIQUE)-En Guinée-Bissau, la direction générale du trésor et de la comptabilité Publique a réussi à emprunter 12,5 milliards FCFA (environ 19 millions d’euros) lors de son intervention sur le marché de la dette souveraine, qui s’est tenue le 28 avril 2025.
Cette opération s’inscrit dans le cadre des émissions de titres publics de l’UMOA et comprend deux Bons assimilables du Trésor (BAT) de maturités respectives de 187 et 364 jours, ainsi qu’une Obligation assimilable du Trésor (OAT) de 3 ans.
La réussite de cette opération n’est pas seulement une simple annonce financière; elle représente un moment crucial pour la Guinée-Bissau, un pays qui, ces dernières années, a traversé des défis économiques considérables. L’accès à ces fonds permettra non seulement de financer des projets d’infrastructure vitaux mais aussi de stabiliser l’économie dans un contexte où les besoins de financement sont de plus en plus pressants.
Le montant total des offres déposées par les investisseurs a atteint 18,6 milliards FCFA, ce qui équivaut à un taux de couverture de 148,86%, illustrant ainsi un fort intérêt du marché. Cette confiance des investisseurs pourrait être interprétée comme un signe positif, témoignant d’une volonté croissante de soutenir les initiatives économiques de la nation.
Toutefois, pour cette émission, la Guinée-Bissau a décidé de ne lever que 12,5 milliards FCFA, entraînant un taux d’absorption de 67,18%, un chiffre qui pourrait soulever des interrogations quant à la stratégie de gestion de la dette du pays. En optant pour un montant inférieur à la demande reçue, le Trésor public bissau-guinéen montre qu’il privilégie la prudence contre l’endettement excessif, une démarche qui pourrait renforcer sa crédibilité sur le long terme.
Le Trésor public bissau-guinéen a finalement retenu seulement 66,26 milliards FCFA (soit 101 millions d’euros), ce qui représente un écart de 3,74 milliards FCFA par rapport au montant initialement recherché. En détail, les montants retenus pour les BAT de maturités respectives de 197 et 364 jours s’élèvent à 6,58 milliards et 2,06 milliards FCFA, affichant des taux marginaux de 9,24% et 9,25%, avec des rendements moyens pondérés de 9,42% et 10,09%.
L’OAT a reçu une validation de 3,85 milliards FCFA à un prix marginal de 9 020 FCFA, pour un rendement moyen pondéré de 10,22%. Ces chiffres révèlent les nuances du marché obligataire bissau-guinéen, où la tension entre l’offre et la demande peut influencer les taux d’intérêt de manière significative.
Notons que les offres retenues proviennent uniquement de quatre des huit Etats membres de l’Union, à savoir : le Burkina Faso (4,74 milliards FCFA), la Côte d’Ivoire (4,04 milliards FCFA), le Sénégal (2,81 milliards FCFA) et le Bénin (1,37 milliard FCFA). Cette participation sélective pourrait être perçue à la fois comme une opportunité et un défi, soulignant la nécessité d’une plus grande collaboration entre les États membres pour favoriser une intégration économique régionale plus cohérente.
Alors que ces pays s’engagent à investir dans la Guinée-Bissau, il devient impératif de renforcer les relations commerciales et financières afin de créer un environnement propice à la croissance mutuelle et à la stabilité économique régionale.
Zangouna KONÉ