(CROISSANCE AFRIQUE)-Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a achevé une visite officielle de deux jours en Zambie, où il a rencontré le président Hakainde Hichilema pour discuter d’un soutien supplémentaire au pays, qui vient de réussir à restructurer sa dette de 6,3 milliards USD à l’endroit des débiteurs bilatéraux en vertu d’un accord conclu avec ces derniers dans le cadre commun du G20 sur le traitement de la dette.
Le président Hichilema a fait observer que bien que son gouvernement ait accompli d’importants progrès en matière de dette publique, il restait encore beaucoup à faire pour s’attaquer à la dette envers les créanciers commerciaux locaux et extérieurs, y compris les détenteurs d’euro-obligations. « Nous avons perdu beaucoup de temps à cause du fardeau de la dette qui nous enserrait tel un python. Nous voulons maintenant débloquer la croissance et la prospérité pour notre peuple », a déclaré le président Hichilema.
M. Adesina a félicité le gouvernement zambien d’être parvenu à un accord avec ses créanciers bilatéraux au titre du cadre commun du G20 sur le traitement de la dette. Cet accord remet la Zambie sur la voie de la reprise économique et de la gestion durable de la dette.
« Vous avez créé un sentiment d’espoir dans le pays et de confiance dans l’économie, ouvrant la voie au retour des investissements et à l’accélération de la quête de prospérité pour le pays », a déclaré M. Adesina au président Hichilema lors de la réunion qui s’est tenue mardi au palais présidentiel (State House), à Lusaka, la capitale.
Le président de la banque a présenté plusieurs mesures, notamment un appui budgétaire initial de 150 millions de dollars, qui sera soumis à l’approbation du conseil d’administration, ainsi que plusieurs autres projets d’investissement dans des secteurs clés de l’économie, notamment l’agriculture, l’énergie et les transports. Il a déclaré que la banque mettrait immédiatement à la disposition de la Zambie l’ensemble des services de la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) pour l’aider à renégocier les modalités et conditions de sa dette avec les créanciers extérieurs privés. L’ALSF, créée en 2008, a assisté plusieurs pays dans l’engagement et les négociations avec leurs créanciers en matière de restructuration et d’allègement de la dette.
M. Adesina a déclaré : « Le point de départ est de veiller à ce que désormais le traitement de la dette fonctionne et que la Zambie ne retombe pas dans une crise de la dette ». Le président de la banque a offert à la Zambie un large éventail de services d’appui technique et consultatif de la banque, dont un appui à la gestion des finances publiques, à la gestion de la dette publique, à la gestion des investissements publics, au renforcement des règles et des systèmes de passation des marchés, aux partenariats public-privé et à la mobilisation des ressources intérieures.
Outre les 150 millions de dollars d’appui budgétaire prévus, M. Adesina a indiqué que la banque aiderait la Zambie à accéder à 168 millions de dollars supplémentaires par an provenant du guichet non concessionnel de la banque.
La banque aidera également la Zambie à accéder au guichet de financement régional du Fonds africain de développement pour financer d’importantes infrastructures transformationnelles, notamment des réseaux de transport énergétique, routier et ferroviaire avec le Mozambique, l’Angola et la République démocratique du Congo.
La banque apportera son soutien à la réforme du programme d’appui aux intrants agricoles de la Zambie afin qu’il soit plus efficace, transparent et mis en œuvre par le secteur privé, grâce à un système d’enregistrement biométrique des agriculteurs et à l’utilisation de bons électroniques pour fournir l’aide directement aux agriculteurs.
La banque soutiendra également la mise en place de zones spéciales de transformation agro-industrielle et d’une banque d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes, afin de créer de nouveaux écosystèmes financiers autour des entreprises des jeunes et de créer des emplois. M. Adesina a exhorté le gouvernement à optimiser sa dette liée aux infrastructures en envisageant le « recyclage des actifs », qui consisterait à vendre ses actifs au secteur privé afin de libérer des liquidités qui seraient investies dans de nouveaux projets d’infrastructure.
Notons que la Banque africaine de développement compte actuellement 25 projets actifs en Zambie, pour un financement total de 1,02 milliard de dollars.
Moussa KONE