Les pays européens, les USA, les pays émergents (Singapour, Brésil, Inde, Afrique du Sud, Île Maurice, etc.) ont mis un accent particulier sur le développement de leur réseau routier. Plusieurs raisons expliquent ce choix.
Routes internationales : elles permettent le développement des échanges commerciaux (transport des biens et des marchandises), et la réduction des coûts de transport ;
Routes urbaines : elles ont une importance capitale : • réduction du coût de la vie, diminution des accidents de la route, fluidité des activités économiques ; Routes rurales : elles permettent de désenclaver les zones de production en améliorant l’écoulement des marchandises vers les villes réduisant ainsi les coûts de transport, améliore l’accessibilité aux services de base (services de santé, les écoles), et l’accès aux marchés des produits agricoles.
Au regard des avantages ci-dessus énumérés, un réseau routier bien construit et bien entretenu est essentiel à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté dans un pays continental comme le Mali qui est considéré dans les statistiques de la Banque mondiale et du FMI comme l’un des pays les plus pauvres de la planète.
Nos décideurs politiques devraient avoir le courage d’expliquer à nos syndicalistes qu’investir dans les routes au lieu d’augmenter les salaires des fonctionnaires de l’administration publique amélioreraient les conditions de vie des travailleurs. En effet, l’augmentation des salaires n’améliorent pas forcément les conditions de vie des travailleurs.
Un mauvais réseau routier ou un manque de routes a un effet néfaste sur l’activité économique et les conditions de vie des populations. Aussi, un réseau routier mal entretenu, entraîne une augmentation du coût de transport qui conduit à son tour à l’augmentation des prix des produits alimentaires. Ce dernier est source d’inflation qui a pour conséquence la diminution du pouvoir d’achat des populations. Il est donc certain qu’investir dans les routes pourrait avoir un impact positif sur les conditions de vie des populations que ne le ferait une augmentation des salaires.
Lorsque le gouvernement décide d’augmenter les salaires, l’effet induit peut ne pas être celui escompté : l’augmentation des salaires entraine nécessairement celle de la consommation et partant des importations avec pour conséquence l’accompagnement du déficit de la balance commerciale puis de la balance des paiements. Le pays est obligé d’emprunter pour régler ce déficit. Sous d’autres cieux, cela pourrait conduire à une dévaluation dans le cas d’une parité fixe. Une étude la Banque Mondiale a montré que le coût de transport dans des pays en voie de développement comme celui du Mali est environ le triple de celui des pays développés disposant d’un réseau routier important et bien entretenu (12, 7% contre 5,1% en valeur du pourcentage des importations).
Sambou Sissoko
Credit: photo KDD
Source: Croissanceafrique.com